Les causes de ces incendies restent, comme souvent, floues. Entre herbes sèches, déchets accumulés, circulation anarchique et absence totale de contrôle, difficile de déterminer l’origine exacte des flammes. Mais un constat s’impose : les cimetières de N'Djamena sont laissés dans un état délabré, sans sécurité, sans aménagements et sans véritable gestion.
Sur certains sites, les allées sont envahies de broussailles, les tombes étouffent sous la poussière, et l’on y circule comme sur un terrain vague. « On ne sait même pas qui surveille ici. Quand le feu commence, personne ne peut dire d’où il vient », témoigne un habitant de Lamadji, habitué à voir les flammes progresser sans réelle intervention.
Ces incendies à répétition révèlent les limites d’un système funéraire délaissé, dans une ville qui s’étend rapidement mais sans planification rigoureuse. À l’heure où N'Djamena tente de se positionner comme une capitale moderne, la gestion de ses lieux de sépulture reste figée dans un modèle dépassé.
Pourtant, les solutions existent et sont clairement identifiables :
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Clôturer et sécuriser les espaces.
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Mettre en place un gardiennage permanent.
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Créer des zones pare-feu et dégager les allées.
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Organiser un entretien régulier.
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Introduire des outils modernes comme la vidéosurveillance ou des points d’eau anti-incendie.
À N'Djamena, les familles s’interrogent désormais : comment honorer leurs morts quand les cimetières eux-mêmes deviennent des zones à risque ? Tant que rien ne changera, la capitale restera confrontée à ce paradoxe douloureux : la mémoire collective brûle, faute de modernisation.
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N'Djamena : les cimetières en flammes, l’autre urgence de la capitale







