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Pascal Koyagbélé accuse la France d’avoir armé les groupes rebelles en RCA


Alwihda Info | Par Hassan Isilow | AA - 27 Février 2016



L'ancien candidat à la présidence accuse très clairement la France d'avoir armé les milices en Centrafrique après l'échec d'un accord pétrolier avec François Bozizé.

Hassan Isilow | AA
Traduction : Karen Sullivan | LNC


JOHANNESBOURG - Pour Pascal Koyagbélé la France a armé les milices en Centrafrique pour mieux pouvoir ensuite en contrôler les ressources naturelles.


“La France a utilisé les Séléka pour faire chuter le président François Bozizé, car celui-ci avait refusé ses conditions d'extraction du pétrole du pays,” déclare Pascal Koyagbélé à l'agence turque Anadolu, dans un entretien exclusif à Johannesbourg.

Ajoutant que courant les années 2000, des réserves de pétrole furent trouvées en Centrafrique. Bozizé, après n'avoir pas pu trouvé un accord convenable avec la France, se tourna vers une compagnie chinoise pour effectuer les extractions.

Le gouvernement français nie fermement ces accusations.


Selon Koyagbélé, la France voulait se réserver la plus grande part des bénéfices du produit du pétrole au détriment de la Centrafrique, qui pourtant est propriétaire de la ressource.

“Les français sont venus me voir, et m'ont dit que si un jour je voulais être président de la RCA, je devrais accepter leurs conditions d'extraction du pétrole, c'est-à-dire, 90% pour eux, et 10% pour la Centrafrique,” accuse encore Koyagbélé.


La République Centrafricaine est un pays très riche en Diamant, Or, Pétrole, Uranium, bois précieux, entre autres ressources naturelles. Mais du fait de trop d'années de conflits intérieurs et de la faiblesse du pouvoir, le pays reste un des moins développé du monde.


Koyagbele prétend encore qu'après que Bozizé ait refusé l'offre d'accord des français, la France alors a armé le groupe rebelle de la Séléka pour le faire tomber lors du coup d'état de 2013.


Michel Djotodia alors prit le pouvoir, en devenant le premier président musulman du pays depuis l’indépendance en 1960.


La RCA a une population de 4.6 millions d'habitants, dont la moitié est chrétienne, environ 15% de confession musulmane, et le reste, athée ou animiste.


Koyagbélé déclare que les chrétiens et les musulmans vivaient toujours ensemble en paix et en harmonie, jusqu'à ce que la France vienne créer des tensions entre les communautés religieuses.


Selon la chronologie des faits, les Séléka en prenant le pouvoir, se sont mis à attaquer les communautés chrétiennes, détruisant leurs maisons et leurs commerces, et assassinant de nombreuses personnes.


Cela a déclenché la colère parmi les chrétiens, menant à la création des milices Anti-Balaka, qui en actes de vengeance, se sont mis a attaquer les communautés musulmanes.


Ces violences ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir leurs domiciles, et à vivre dans des camps de déplacés à travers le pays, dans une séparation religieuse.


En 2014, Michel Djotodia a été contraint de démissionner sous la pression de la communauté internationale. Son départ a entraîné l'accroissement des attaques contre les musulmans et la destruction de nombreuses mosquées dans le pays.


Ainsi, des milliers de musulmans ont dû trouver refuge dans des pays voisins comme le Tchad et le Cameroun. Et des centaines de personnes des deux confessions religieuses ont perdu la vie depuis le début de ce conflit, démarré fin 2012.


La France a déployé des centaines de troupes en décembre 2013 dans l'objectif de mettre fin aux tueries sectaires dans son ancienne colonie, mais certains de ses soldats ont été récemment impliqués dans des affaires d'abus sexuels sur des enfants dans le pays.



Koyagbélé suggère tout simplement que la France et les troupes des Nations Unies quittent immédiatement la Centrafrique, parce qu'ils sont devenus des dangers pour ces populations qu'ils sont censés protéger.

L'ancien ministre de la sécurité sous Djotodia, le général Mahmat Nourredine Adam accusait déjà les français en décembre 2013 à Bangui, dans une interview accordée à Anadolu :

“Les français sont maintenant du côté des Anti-Balaka. Ils les fournissent en armes, en nourriture, en médicaments et en uniformes.”


L'Agence Anadolu a contacté le ministre français de la Défense pour un commentaire, mais n'a pas reçu de réponse au moment de la parution de cet article.


Cependant, la France a toujours nié avoir pris partie durant ses missions de paix dans ses anciennes colonies sur le continent.
Le ministère français des affaires étrangères récuse toutes ces accusations.

"Je peux vous confirmer que la France n'a jamais armé des groupes de miliciens en Centrafrique, ou créé de violences sectaires entre les communautés,” déclare cette semaine Romain Vuillaume, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères.

Vuillaume ajoute que la France a toujours soutenu la phase de la transition en Centrafrique, et n'a pas suscité de division dans le pays.

“Comme nos partenaires de la communauté internationale, nous avons soutenu les autorités centrafricaines de la transition, notamment pour l’organisation de ces élections générales.”

Anadolu Agency

English version: http://wp.me/p3NvjZ-IF

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