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RELIGIONS

Pourquoi et quelle sagesse derrière la prescription divine du Ramadan ?


Alwihda Info | Par HTG-Talha Mahamat - 29 Juin 2013



Crédits photos : Sources
Crédits photos : Sources
L’Imam Cheikh Sofiane de Genève a entonné dans une adresse joyeuse ‘Le Ramadan est à nos portes !’, comme pour annoncer l’hôte de marque que Allah nous envoie chaque année pour nous purifier, nous armer de spiritualité, nous élever sur les hauteurs de la piété et nous arroser de bénédictions. Et pour autant que ce rappel tombe souvent dans la routine des pratiques religieuses, il y a tout de même un plaisir du croyant à s’interroger sur les raisons de sagesse (Hikam) qui se cachent derrière la prescription de ce mois de patience, d’épreuve, d’endurance, de sainteté, de bénédictions et lumières.
 
Et de raisons de sagesse, il y a de quoi exercer notre curiosité de croyant à aller explorer dans les créatures et les prescriptions ce qui s’y cache. N’est-ce pas que Allah nous y invite Lui qui Atteste avec solennité qu’Il ne crée rien par loisir ou amusement (V16., S.22) et que toute prescription repose sur une raison de sagesse, connue ou non connue (V.56, S.23). D’où l’invite de Cheikh Sofiane à explorer certaines des raisons de sagesse derrière la prescription du mois de Ramadan.
 
Le préalable à un tel exercice – et il s’agit d’un Rappel aussi solennel – c’est que Allah n’a aucun avantage, bénéfice ou retour d’investissement dans ce que les serviteurs exercent comme adoration, ni un quelconque tort à subir ou une perte à essuyer dans ce que les serviteurs commettent comme déviance (V.15, S.35). A l’opposé – et c’est aussi un rappel utile – ce sont les serviteurs d’Allah qui sont en besoin perpétuel et constant auprès de leur Seigneur et Lui Demeure le Pourvoyeur généreux de tout besoin quel que soit le/s demandeur/s, la quantité, la récurrence, la magnitude et l’étendue et demeure Celui qui mérite toute gratitude.
 
Et donc, lorsque Allah prescrit une pratique religieuse, le réflexe  naturel du croyant ou du serviteur est de s’éloigner de l’idée que c’est pour Servir Allah et de se faire une raison plutôt d’obéir, car l’obéissance à Allah est ce qui ultimement sauve l’âme (V.9, S. 91), alors que la désobéissance condamne celle-ci (V.10, S.91). Les athlètes se ruent à la rigueur des entraînements pour préparer les J.O ou les championnats du Monde, pas pour plaire aux organisateurs, mais pour rivaliser de titres et médailles et étoffer leur palmarès et pourtant certaines médailles ne valent pas une cérémonie présidentielle. Pour le Ramadan, Allah rassure que c’est Lui-même qui distribuera les médailles car c’est pour Lui que nous rivalisons dans la compétition durant le Ramadan…Quelle motivation !
 
Et c’est justement dans cette quête de sauver l’âme qu’il faut aller trouver les sagesses qui se cachent derrière la prescription du mois de Ramadan. Parmi celles-ci, l’Imam en a partagé quelques-unes que je tente de résumer ainsi.
 
1.      Pour purifier l’âme et pour l’éducation des désirs: Et par Tazkiyatun-Nafs,
L’Imam rappelle que le Prophète a été envoyé parmi les nations pour entre autres purifier les âmes (V.2, S.62), dans le sens de les éduquer, de les conditionner pour la compétition des valeurs et de les élever à la complétude de l’adoration (Taqwà).
 
Le Ramadan dans ce registre est l’un des plus majestueux instruments d’éducation des désirs, car il encourage non seulement à la retenue, mais aussi à l’endurance/patience, soit adhérence dans le respect des prescriptions et résolution dans l’éloignement des interdits. Il s’agit en effet de renoncer à toute chose licite et autorisée, à plus forte raison aux interdits, pour s’élever dans un autre mode moins matériel, moins charnel et passionnel, plus spirituel, plus divin, plus proche de la pureté de la pratique des anges. Et c’est pourquoi le Prophète rassure que l’odeur d’haleine du jeûneur est plus apprécié chez Allah que celui exotique et exaltant du Musk.
 
2.      Pour sauvegarder la santé physique : Le Prophète dans un Hadith a dit Sûmû, Taçihû, jeûnez et guérissez (de vos maladies - du corps et d’esprit). Ils sont légion maintenant les résultats et évidences de recherche scientifique sur la corrélation entre la purge, les nombreuses méthodes de régime alimentaire, et la santé physique du corps et de l’esprit. La forme la plus aboutie de toutes ces approches est de jeûner le tiers du temps – comme maintenant enseigné par des gourous en Occident à leurs adeptes de jeûner régulièrement quelques jours par mois – et qui correspond bien à la recommandation du Prophète qu’il Pratiquait en plus de son vivant, soit jeûner 3 jours par mois (tiers). Le secret de cette pratique a été révélé par le Prophète (Hadith) comme quoi, il permet de maintenir une bonne santé, une belle forme physique et surtout apaise le cœur et équilibre l’esprit (zen et sans stress). 
 
3.     Pour connecter le corps et l’esprit dans une communion de pureté : L’humain dira l’Imam est un condensé de matières, d’esprit et de lumière, ainsi que d’ondes qui gouvernent les multiples centres de décision qui le composent – cœur, esprit, organes, âme, intellect, conscience et subconscient. L’équilibre des expressions humaines dans leur diversité et souvent en risque de contradiction nécessite une recherche de communion entre les composantes pour que le corps ne domine pas sur l’esprit, et que la lumière ne soit pas en hibernation. Le Ramadan offre cette opportunité – d’établir un tel équilibre ou mieux de rétablir l’équilibre adéquat selon les périodes et selon les demandes/exigences de l’être, en ce sens que pendant le Ramadan, cette demande est plutôt orientée vers plus de spirituel et davantage de lumière, ce qui élève l’être vers l’Agrément Suprême (cf. 6).
 
4.     Pour mesurer à sa juste valeur les innombrables bénédictions de la vie : C’est dans le déficit et le manque que l’on mesure à sa juste valeur ce que nous avons et tendons à oublier au point d’être ingrat (V.83, S.16). Par exemple, tant que l’eau coule dans les robinets, nous n’avons pas vraiment mesuré la valeur précieuse de l’eau, mais dès que le robinet ne coule plus, on se rend compte de la chance de disposer de l’eau courante. La santé est plus valorisée lorsque nous souffrons de la maladie et que nous nous rendons compte combien nous sommes gâtés de respirer à pleins poumons et de pouvoir marcher, courir ou juste admirer la nature (V.101, S.10) avec lucidité. De la même manière dira l’Imam, le croyant lorsqu’il renonce à ce qui est licite, accessible et abondant pour adhérer à la prescription d’Allah, il est amené à mesurer deux choses (i) la bénédiction dont il jouit en disposant 11 mois sur 12, et (ii) la peine qu’endurent ceux parmi ses semblables qui ne disposent pas de suffisamment de nourriture, de boissons, de biens matériels ou d’autres et qui donc peuvent être contraints autrement à s’en priver. Et c’est ainsi que le Ramadan cache une autre sagesse (5) – plus sociale ou plus sociétale –
 
5.      Pour garantir l’équité et raffermir la solidarité : Car tous les croyants de toutes les conditions se retrouvent soumis à la même prescription pendant la même période sous toutes les contrées – jeûner tout un mois – et on ne distingue dans cette pratique aucune condition ou rang sociale, ou titre honorifique, le pauvre au même titre que le nanti observe la prescription, et cette unité de pratique les rapproche, en particulier lors des Iftàr et Salât dans les Mosquées, ou lors des Taràwih, sessions qui offrent aux plus nantis l’occasion d’engranger énormément de hassanâts par l’octroi du repas de rupture aux plus démunis. Ce rappel permanent que le Ramadan amène dans l’esprit des uns et des autres pour les amener à se rendre compte de la condition possible et différente de l’autre et offrir à chacun une opportunité de se rapprocher de l’autre par le partage est un puissant instrument de solidarité et de régulation sociale.
 
6.      Pour décrocher la lune en matière de statut d’adoration : Allah nous informe que le Ramadan nous est prescrit au même titre qu’il l’avait été pour les peuples antérieurs pour que nous atteignions la piété (V.183, S.2). Or, la piété est le summum des statuts recherchés dans l’adoration d’Allah, car il confirme le passage avec succès  et dans la séquence des statuts antérieurs que sont la foi (Imàn), la soumission (Islam), l’Ethique (Ihsàn), la certitude (Yaqîn) à la Piété agréée par Allah (Taqhwal-Làh). Un des compagnons du Prophète avait fait remarquer que tout ce qu’il recherche c’est que Allah lui Agrée une œuvre, ne serait-ce que 2 rak’as dans sa vie, car si tel était le cas, il aurait regagné le camp des Pieux d’Allah (V.27, S.5) et ceux-là ont acquis le Qabûl, c’est  à dire l’Agrément Suprême…
 
Voilà l’ultime récompense qu’offre le Ramadan dira l’Imam, qui vous fera passer par le Pardon d’Allah, Sa Miséricorde et l’Affranchissement du châtiment du Feu (Hadith), avant de vous installer dans le douillet du summum des classes de voyage, incomparablement plus confortable et par comparaison proche - que le présidentiel exclusive de Air Force One. Le Prophète rassure que celui qui observe le Ramadan dans ses prescriptions et le prime de Taràwih, de lecture du Qur’ân, de Zikrs, d’acte de solidarité, de générosité envers les démunis, de toute action de bienfaisance, aura élevé son statut à la hauteur de sa motivation – soit la proximité sinon la complicité avec Allah.
 
Et c’est ainsi qu’il disait que le Ramadan est beaucoup plus généreux et générateur de bénédictions que le vent de pluie en plein désert. Toutes ces opportunités ne demandent qu’à être saisies par le croyant !
 
Puisse Allah nous compter parmi les aspirants à une telle motivation et qu’Il nous Bénisse avec ce statut de Proximité avec Lui, afin que nous puissions exercer tout ce qui est recommandé par Lui et par Son Prophète durant ce Ramadan et les Ramadans à venir pendant 99 ans encore, le prochain évidemment est à nos portes.
 
HTG-Talha Mahamat



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