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Procès des parents de Marina: les services sociaux sur le grill


Alwihda Info | Par - 19 Juin 2012


Les services sociaux de la Sarthe, interrogés lundi 19 juin par la cour d'assises, se sont révélés prisonniers de leurs protocoles et n'ont pas vu l'urgence à sauver Marina, morte à huit ans sous les coups de ses parents à l'été 2009 malgré les signalements.

Ces services du conseil général, qui possédaient le dossier le plus complet sur Marina et dont sept agents ont été entendus lundi 19 juin, ont été informés dès juin 2008 des soupçons de maltraitance par un signalement de la directrice de l'école de l'enfant, envoyé conjointement au parquet.


Les services sociaux de la Sarthe, interrogés lundi 19 juin par la cour d'assises, se sont révélés prisonniers de leurs protocoles et n'ont pas vu l'urgence à sauver Marina, morte à huit ans sous les coups de ses parents à l'été 2009 malgré les signalements.
Ces services du conseil général, qui possédaient le dossier le plus complet sur Marina et dont sept agents ont été entendus lundi 19 juin, ont été informés dès juin 2008 des soupçons de maltraitance par un signalement de la directrice de l'école de l'enfant, envoyé conjointement au parquet.

Classé sans suite

Ils ne se préoccupent cependant pas du dossier parce qu'une enquête pénale est engagée. Mais le parquet la classe sans suite le 6 octobre 2008.
Fin juin, le médecin scolaire avait pourtant envoyé à l'inspection académique et mis à disposition du conseil général un certificat médical probant: la petite fille présente des traces de strangulation et de profondes ecchymoses sur le dos. Mais ce certificat ne sera jamais demandé par les service sociaux.
Il faudra attendre le 5 mars 2009 pour que ceux-ci s'informent des suites judiciaires. Apprenant le classement pénal, "on considère que le signalement a été traité", a expliqué lundi 19 juin à la barre la responsable des services sociaux chargée de la prévention et la protection de l'enfance.
"Mais la justice traite de l'infraction pénale, pas de la protection de l'enfance !", relève le président Denis Roucou. "C'est la pratique en Sarthe": il n'y a pas évaluation sociale lors d'une enquête pénale sauf demande du parquet, explique la responsable.

nouveau signalement

En mai 2009, le conseil général est destinataire d'un nouveau signalement du directeur d'école de Marina qui fait hospitaliser la fillette, gravement blessée aux pieds, pour cinq semaines.
La machine administrative se met alors en marche. Doucement. Conformément au protocole, elle ouvre une enquête sociale, le 25 mai. Une procédure dont la durée en moyenne est estimée à trois mois.
Le 2 juin, la responsable reçoit une nouvelle alerte, de l'hôpital cette fois-ci, pour des suspicions de maltraitance ou de négligence sur Marina , preuves médicales à l'appui. Mais la responsable du secteur, seule qui puisse prendre la décision, va continuer l'enquête sociale sans alerter le parquet.
"Si cette personne fait une évaluation inadaptée, il n'y a pas de filet de secours ?", interroge le président. "Non", confirme un autre agent des services sociaux.

"pas de danger immédiat"

Le mercredi 17 juin, une assistante sociale et une puéricultrice se rendent enfin au domicile des parents de Marina . Sur rendez-vous. Pour elles, il n'y a "pas de danger immédiat repéré".
"Aucun élément probant, aucun signe évident et visible de maltraitance. Mais nous n'étions pas non plus bercées d'illusions: on sait que quand les visites sont prévues, les gens les préparent", explique l'assistante sociale à la barre.
Un autre rendez-vous est pris le 25 juin, mais ce sera la dernière fois que Marina sera présente. Un rendez-vous du 1er juillet est reporté par le père. Le 19 août, nouvelle visite au domicile. Marina n'est pas là, tout comme le 1er septembre.
Mais aucune alerte n'est déclenchée auprès du parquet alors que la fillette n'a pas été revue depuis le 25 juin.

réclusion à perpétuité

Les agents du conseil général "ont agi comme ils pensaient devoir le faire conformément à la loi", a conclu lundi 19 juin Dominique Leclerc, le directeur général adjoint du service solidarité du conseil général. Depuis l'affaire Marina , le conseil général a cependant changé sa façon de travailler.
Marina est décédée dans la nuit du 6 au 7 août selon ses parents , Eric Sabatier et Virginie Darras, qui comparaissent pour actes de tortures et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans ayant entraîné la mort. Ils encourent la réclusion à perpétuité.


Source- AFP

Abdstrike



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