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INTERVIEW

Sénégal : « C’est toujours frustrant de voir que l’Etat ne fait rien pour nous accompagner »


Alwihda Info | Par Fadel Lo - 29 Juin 2014


Décidément, les acteurs culturels n’arrêtent pas de tirer sur la tutelle. Ainsi après la styliste Oumou Sy, le rappeur Matador et le promoteur Pindra, c’est au tour de la grande styliste Adama Paris, l’initiatrice du Dakar Fashion Week, de tirer à boulets rouges sur les autorités. A l’occasion de l’édition de cette année de son événement de mode, qui s’est tenue du 17 au 22 juin, elle a tenu à asséner ses vérités sans user de la langue de bois.


Sénégal : «  C’est toujours frustrant de voir que l’Etat ne fait rien pour nous accompagner »
Décidément, les acteurs culturels n’arrêtent pas de tirer sur la tutelle. Ainsi  après la styliste Oumou Sy, le rappeur Matador et le promoteur Pindra, c’est au tour de la grande styliste Adama Paris, l’initiatrice du Dakar  Fashion Week, de tirer  à boulets rouges sur les autorités. A l’occasion  de l’édition de cette année de son événement de mode,  qui s’est tenue du 17 au 22 juin, elle a tenu à asséner ses vérités sans user de la langue de bois.

Vous avez constaté et déploré l’absence de soutien de l’Etat, pourquoi avez-vous choisi cet instant ?
 
Comme je l’ai dit au cours du point de presse, il y a un laxisme et un manque de vision de nos dirigeants par rapport à la bonne marche de la culture. Cependant, avec ou sans le soutien de l’Etat, cet événement  va avoir lieu.  Nous voulons nous hisser au même niveau que les autres Fashion weeks qui sont organisées  un  peu partout en Afrique. L’Etat  a donc le devoir de nous soutenir et nous assister. Même si  je suis partie de rien pour en arriver à ce stade, c’est toujours frustrant de voir que l’Etat ne fait rien pour nous accompagner. Il faut que tous les créateurs de ce pays soient soutenus. Ce n’est pas un combat personnel mais les Collé Ardo, Oumou Sy  et autres doivent aussi être soutenues. Nous faisons beaucoup pour le rayonnement culturel de notre pays. En retour, il faut que l’Etat nous rende la monnaie. C’est juste un coup de gueule mais nous allons continuer à nous battre.
 
Vous êtes parvenue  à pérenniser cette manifestation malgré le manque de soutien de l’Etat, comment avez-vous réussi ce pari ?
 
Il faut savoir que j’ai dû aller à l’aventure pour mettre sur pied cette grande organisation. Je me suis improvisée comme une productrice de mode parce qu’il n’y avait personne pour m’accompagner ou me montrer la voie. Et cela fait douze ans que  la magie opère. Donc, c’est par passion que j’ai intégré ce milieu. Depuis, j’ai eu à former beaucoup de jeunes pour combler ce gap et cela m’a ouvert de nombreuses portes. Comme quoi, il ne faut jamais baisser les bras.
 
Vous avez décidé de lancer une chaîne de télé, parlez-nous de son contenu…
 
Il faut savoir que nous avons commencé à diffuser sur le continent africain depuis le mois d’avril dernier. Nous voulons montrer toutes les belles facettes de la mode africaine. Ce sera une manière de montrer la mode africaine faite par nous et diffusée par nous. Je veux que cette télévision marche comme un blog, c’est vraiment l’idée. 
Nous allons aussi permettre aux célébrités de faire découvrir leurs garde-robes au grand public dans une émission intitulée « Célébrity Closet » etc. Nous voulons vraiment montrer une belle vitrine de la mode africaine d’ici et d’ailleurs.

Recueillis par Fadel Lo
ARTICLE PARU DANS « LE TEMOIN » N°1170- HEBDOMADAIRE SENEGALAIS  (   JUIN 2014 ) 



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