Ethnie, région, religion… Ces termes, qui devraient constituer des liens unificateurs, deviennent souvent des outils de division. Les dirigeants les manipulent pour asseoir leur pouvoir, entraînant une dynamique où l'on se définit davantage par l'opposition à l'autre que par la solidarité avec lui. Dans cette logique, la nation devient un concept abstrait, un mot vide de sens.
Lorsque l’État est perçu comme une machine à privilèges réservés à quelques-uns, la colère des citoyens se tourne vers leurs voisins, collègues et compatriotes. Dans un pays confronté à la pauvreté quotidienne, cette colère s’enflamme, alimentée par l’envie et la suspicion. La solidarité, pourtant une force silencieuse des communautés, se replie et devient presque inexistante.
Il serait injuste d’affirmer que les Tchadiens ne s’aiment pas. Cet amour existe, manifesté par des gestes simples, des mains tendues et des familles qui se soutiennent. Toutefois, cet amour est étouffé par la peur, l’injustice et le poids de l’histoire.
Pour que le Tchad puisse réellement s’aimer, il est essentiel d’établir un cadre de vérité, de justice et de projet commun, qui ne se limite pas aux seuls privilèges de quelques-uns. Le défi est immense, mais incontournable.
Nous ne pourrons jamais bâtir un Tchad fort si nous continuons à nous craindre. La fraternité nationale n'est pas un luxe, mais une nécessité pour avancer ensemble vers un futur apaisé et prospère.
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Tchad : De la méfiance à la fraternité, le chemin vers la Renaissance








