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Tchad: Idriss Deby s'exprime devant les députés


Alwihda Info | Par - ҖЭBIЯ - - 20 Mai 2008


"Egal à lui-même, le Président EL BECHIR a annoncé avec véhémence des attaques contre notre pays. Face à ce Casus Belli et, compte tenu de la mission et des responsabilités éminentes qui sont les vôtres, j’ai cru devoir vous en informer et à travers vous, prendre l’opinion à témoin. En ma qualité de Président de la République, garant de l’intégrité du territoire national, aujourd’hui autant que jamais, j’ai besoin de votre soutien et celui de tout le peuple Tchadien. Je ne ménagerai aucun effort pour mettre en échec le rouleau compresseur de l’agression programmée de note pays." Idriss Deby Itno


Tchad: Idriss Deby s'exprime devant les députés
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

Mesdames, Messieurs les Députés.

La confiance que j’ai en la représentation Nationale m’amène à m’adresser à vous, chaque fois que la Nation est confrontée à des défis majeurs. Comme m’y autorise l’article 90 de la Constitution de la République, cela m’a paru nécessaire aujourd’hui, eu égard aux menaces ostentatoires et véhémentes d’un Chef d’Etat qui s’est employé méthodiquement depuis quelques années, à exécuter les funestes desseins que son régime nourrit contre notre pays et notre peuple.

Au moment où les perspectives enthousiasmantes s’ouvrent largement pour notre pays, depuis près d’une semaine, nos relations avec la République du Soudan se sont brutalement dégradées.

En effet, la politique obscurantiste de déstabilisation que mène le régime de Khartoum contre notre pays, ne cesse d’affecter les relations de paix et de coexistence pacifique entre nos deux pays. Malgré les efforts que nous n’avons cessé de consentir pour la restauration du climat de confiance, de bon voisinage et de fraternité entre les peuples Tchadien et Soudanais, le Président de la République du Soudan OMAR HASSAN EL BECHIR a toujours orchestré des menées subversives dirigées contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays. Depuis 2005, nous avons subi 27 attaques venant du Soudan dont celles de notre Capitale N’Djaména le 13 Avril 2006 et les 2 et 3 Février 2008 qui se sont soldées comme toutes les autres par un échec, face à la détermination et à l’intrépidité de nos vaillantes forces de défense et de sécurité qui veillent farouchement sur l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territorial de notre pays.

Les preuves matérielles que nous avons recueillies après l’échec de chaque agression, les informations dont nous disposons, attestent de la détermination du régime de Khartoum de détruire notre pays et à embraser toute la sous région.

Malgré l’obstination d’EL BECHIR à vouloir détruire notre pays, notre désir de paix et de coexistence pacifique, nous a déterminé à accueillir favorablement et à répondre promptement à toute initiative tendant à la normalisation des relations entre nos deux pays.

Fort de notre foi aux vertus du dialogue, une délégation gouvernementale conduite par le Ministre des Relations Extérieures a participé le 12 mai dernier à la deuxième réunion ministérielle du groupe de contact chargé de la mise en œuvre de l’accord de Dakar entre le Tchad et le Soudan. Dans son communiqué final, le groupe de contact a pris bonne note de la ferme condamnation par le gouvernement tchadien de l’attaque perpétrée contre la République du Soudan ainsi que de notre appel à la retenue et à l’apaisement.

Les efforts soutenus que nous n’avons cessé de déployer depuis le début de la crise du Darfour en 2003 pour faciliter la restauration d’une paix et d’une réconciliation durables dans cette région soudanaise, achèvent de convaincre de notre détermination à la recherche de la paix que nous portons inlassablement.

Bien que la Communauté internationale peine à résoudre cette crise, je demeure convaincu que les pressions nécessaires exercées sur toutes les parties soudanaises à cette crise pour qu’elles fassent preuve d’un plus grand esprit de compromis et de flexibilité, permettront de mettre fin à la violence et aux atrocités en vue du retour des milliers de réfugiés que nous accueillons sur notre territoire. Les affrontements survenus le 10 Mai courant à UM DURMAN entre l’armée soudanaise et les rebelles du Darfour, nous interpellent tous quant à la nécessité de la poursuite des efforts en vue de la résolution de la crise du Darfour qui affecte dangereusement notre pays.

Cependant, force est de constater qu’en dépit de la condamnation sans ambages par le Gouvernement des affrontements d’UM DURMAN, le régime de Khartoum au travers une campagne médiatique savamment distillée, a entrepris d’accréditer la thèse d’une implication quelconque de notre pays dans ces évènements. Nous avons en outre suivi avec regret la décision du Président OMAR EL BECHIR de rompre unilatéralement les relations diplomatiques entre nos deux pays, précédée du reste, par le pillage et la mise à sac de notre Ambassade à Khartoum, au mépris des conventions, règles et usages diplomatiques.

Egal à lui-même, le Président EL BECHIR, a également annoncé avec véhémence des attaques contre notre pays. Face à ce Casus Belli et, compte tenu de la mission et des responsabilités éminentes qui sont les vôtres, j’ai cru devoir vous en informer et à travers vous, prendre l’opinion à témoin.

Je réaffirme que notre pays n’a aucun intérêt à déstabiliser ce pays voisin et frère, avec lequel nous sommes liés par l’histoire et la géographie.

Le Gouvernement de la République que vous venez d’investir qui s’atèle à se consacrer aux tâches par dessus tout urgentes et essentielles auxquelles vous avez souscrits, a pris une série de mesures dans l’intérêt supérieur de notre sécurité.

Pour ma part, en ma qualité de Président de la République, garant de l’intégrité du territoire national, aujourd’hui autant que jamais, j’ai besoin de votre soutien et celui de tout le peuple Tchadien. Je ne ménagerai aucun effort pour mettre en échec le rouleau compresseur de l’agression programmée de note pays.

J’en appelle à votre sens patriotique.

Vive le Tchad.


Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)