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INTERVIEW

Tchad : "L'horreur et l'indignation" après les attentats (Mahamat Nour Ibedou, CTDDH)


Alwihda Info | Par Djimet W. - 18 Juin 2015


On ne peut pas sous le couvert d' assurer la sécurité de violer les droits fondamentaux de citoyens. En effet, lors de derniers événements relatifs à la conspiration, il y a 3 ans, on a arrêté des députés.


Dans une réaction, Mahamat Nour Ibedou, le Secrétaire Général de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l'Homme (CTDDH) , a livré ses premières impressions sur le double attentats qui s'est déroulé, lundi, 15 juin 2015, à N'Djamena, et qui a coûté la vie à une trentaine de personnes dont des policiers en grande partie. Les deux attentats ont eu lieu aux environs de 9h30 dans deux différents lieux sensibles dont l'un est au Commissariat Central de la capitale, à 50 mètres de la Présidence de la République et à une centaine de mètres de l'ambassade de France. Le SG de CTDDH qui s'est dit horrifié par ce double attentat, appelle à être vigilent et ne pas commettre de violation de droit de l'homme à l'égard des ressortissants nigérians.

Alwihda : Mr. Le SG de CTDDH, qu'elle est votre impression par rapport à l'attaque terroriste contre la direction générale de la Police et celle de la sécurité publique du lundi qui a provoqué la mort de plusieurs personnes ?

- Mahamat Nour Ibedou : Notre impression c'est l'horreur et l'indignation. C'est un sentiment de révolte intérieure car comment des êtres humains puissent se comporter de cette manière? Cet attentat devrait en principe nous permettre d'agir ensemble contre l'obscurantisme et le fanatisme. Il faudrait qu'il y ait de collaboration entre l'ordre et la population pour débusquer ces gens là afin qu'ils ne recommencent pas leur forfaiture. On peut comprendre que l'État ou les autorités puissent prendre de mesure à la hauteur de la gravité des événements. Mais d'un autre côté, on ne peut pas sous le couvert d' assurer la sécurité de violer les droits fondamentaux de citoyens. En effet, lors de derniers événements relatifs à la conspiration , il ya 3 ans, on a arrêté des députés, des politiques et autres. Il ya eu de fouilles à cette époque, le gouvernement a lancé dans la rue des individus soit-disant des gendarmes, des policiers, sous-couvert de fouilles, se sont mis systématiquement à piller toutes les maisons dans lesquelles ils entrent.

Pourquoi avez-vous ce sentiment de bavure ?

Mahamat Nour Ibedou: C'est un fait avéré. Nous avons assisté lors de la communication faite par le premier ministre, après les événements qui a évoqué d'éventuelles fouilles, ça nous inquiète un peu. Nous avons connu quel genre de fouille qui s'effectue ici. Les forces de l'odre pour profiter de ces fouilles pour violer de façon systématique les droits fondamentaux de citoyens. Les forces de l'ordre arrêtent la population sans discernement de citoyens qui leur paraissent suspect mais elles n'approfondissent jamais l'enquête pour établir la responsabilité.

En quoi porte franchement vos inquiétudes ?

Ces forces de l'ordre vont se mettre à incriminer les innocents alors, là, nous ne nous sommes pas d'accord. Du point de vue de droit, il y a eu des citoyens qui sont arrêtés que nous considérons d'une manière arbitraire. Un citoyen qui a vu ses droits fondamentaux violés, c'est grave. Nous avons ici une forte population d'origine Nigériane. Nous nous inquiétons de leur sort. Cette population risque d'être victime des arrestations arbitraires or ce sont des Tchadiens à part entière. Il y'en a parmi eux qui ne connaissent pas le Nigeria. Nous mettons en garde le gouvernement contre ces genres de dérapage qui risquent d'envenimer la situation.

Croyez vous vraiment qu'il y a eu des personnes que vous estimez innocentes arrêtées à la suite du double attentat du lundi ou bien vous imaginez des arrestations sans apporter des preuves ?

Nous avons appris comme tout le monde qu'il ya des innocents arrêtés. Nous essayons de confirmer. Si c'est vrai, nous allons entreprendre des actions pour qu'ils soient libérés. Nous essayons de collaborer dans la mesure du possible avec les forces de l'ordre pour que les innoncents puissent être libérés.

Alwihda
Interview réalisée par Djimet Wiche Wahili



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