L'Enseignement : Une Porte de Sortie, Pas une Vocation
Le manque d'enthousiasme pour l'enseignement est palpable chez les jeunes diplômés, qui voient souvent ce secteur comme un simple tremplin ou une solution temporaire.
- Témoignages de déception : Un jeune lauréat de l'École Normale Supérieure de N'Djamena, affecté dans la capitale, a affirmé sans détour : « Il ne faut jamais mourir enseignant dans ce pays. Ce n'est pas un métier. »
- Stratégie de reconversion : Un lauréat en gestion, reconverti professeur de Français, a postulé au Ministère de l'Éducation Nationale uniquement pour y obtenir une « ouverture » et « changer de ministère ensuite ».
Une Dépréciation Causée par l'État
Cette dévalorisation, dépeignant l'enseignant comme un « pauvre hère à la chemise décolorée » et un « éternel gréviste », est largement attribuée aux priorités de l'État.
L'État tchadien est perçu comme négligeant l'éducation au profit de l'armée, de la sécurité, de la santé ou de la diplomatie. Ce manque de soutien se manifeste par :
- Salaires insignifiants : Le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) doit souvent obtenir des augmentations « au forceps », et ces hausses sont jugées insignifiantes.
- Cycles de grèves : Les menaces de débrayage sont l'unique moyen d'obtenir une revalorisation salariale, à laquelle l'État répond par des « subterfuges habituels » ou l'imposition de pactes rarement respectés.