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Tchad : Le forum national sur les droits de l’homme, une opportunité à saisir


Alwihda Info | Par Alfa @ - 5 Mars 2010


Le Tchad et le forum national sur les droits de l’homme. Une opportunité à saisir pour mettre fin aux agissements de certains chefs de nos représentations diplomatiques.


Tchad : Le forum national sur les droits de l’homme, une opportunité à saisir
Par Talha Mahamat Allim - Genève, Suisse



Ce qui vient de se passer récemment à l’ambassade du Tchad à Brazzaville, et avant à certaines autres, n’honore pas notre pays, encore moins notre diplomatie. Cela est révélateur de ce que nous avons déjà évoqué dans le cas spécifique de la représentation diplomatique tchadienne à Genève : l’attitude de certains chefs de Mission diplomatiques dans la conduite des institutions qui leur sont confiées et plus particulièrement dans la gestion des ressources humaines et financières.



Ce genre de comportement est spécifiquement lié à l’incompétence intellectuelle, morale et professionnelle ainsi qu’à la valorisation des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Il est aujourd’hui incompréhensible, voire insensé que de tels agissements sévissent encore dans des institutions modernes, surtout au moment où le Tchad déploie des efforts diplomatiques pour reconstruire ses relations avec ses voisins ; n’oublions pas que ces représentations diplomatiques restent des vitrines nationales et internationales pour notre pays.



Il ne suffit pas seulement d’avoir, à la tête des relations extérieures, un ministre compétent, mais il faut aussi que celles et ceux qui ont la responsabilité et la conduite des représentations diplomatiques du Tchad à l’extérieur puissent avoir les compétences nécessaires pour mieux servir leur pays. Le Tchad a des véritables compétences diplomatiques (toutes catégories confondues) qui, si elles sont utilisées rationnellement, lui apporteront des réels progrès.



Il ne faut pas oublier que la génération aînée serve de référence, voire d’exemple aux jeunes générations. Dès lors, il est essentiel que ce ne soit pas des mauvais exemples si on espère un meilleur avenir pour le Tchad et les tchadiens.



Les enseignements que l’on puisse tirer et pour éviter que ce genre de situations ne se reproduisent plus, c’est que la nomination de nos ambassadeurs soit essentiellement guidée par la compétence, l’excellence, la moralité, le professionnalisme ; que les ambassadeurs ne soient plus là pour préserver je ne sais quels intérêts de X ou Y : ils sont là pour servir leur pays et ses ressortissants. Il est également temps d’instaurer une culture d’évaluation de nos chefs de représentations diplomatiques afin d’éviter les dysfonctionnements et autres régressions qui se rencontrent dans certaines de nos ambassades.



Le Tchad a des personnes crédibles capables de le représenter dignement, avec compétence et professionnalisme. Il serait judicieux de faire recours à ces talents pour impulser une participation substantielle du pays aux processus de prise de décisions au niveau international et pour tirer le meilleur parti des opportunités qu’offre la coopération internationale pour le Tchad.



Par ailleurs, pour la sauvegarde de la crédibilité de nos représentations diplomatiques, les droits de l’homme devraient véritablement être respectés. Ce qui n’est pas le cas dans certaines d’entre elles, et plus spécifiquement celles dont les chefs font tout pour faire croire qu’ils sont des promoteurs des droits de l’homme, par exemple l’ambassade du Tchad à Genève. A l’occasion du forum national sur les droits de l’homme (du 9 au 11 mars 2010, N’djamena, Tchad) ces chefs viendront habillés de peaux de brebis alors que dans la réalité de leurs fonctions quotidiennes, ils se comportent comme des loups. Lors de cette rencontre, on devrait également faire état du respect des droits de l’homme dans nos représentations diplomatiques. Le cas de Brazzaville tombe à point nommé ; il devrait servir de point d’entrée pour analyser la situation des droits de l’homme dans nos ambassades. Il en va de même pour le cas de l’ambassade du Tchad à Genève dont nous avons déjà fait mention dans nos différents articles, surtout en ce qui concerne le traitement inhumain et dégradant, voire cruel dans certains cas, à l’égard de certains employés dont la plupart d’entre eux ont choisi de retourner au Tchad pour préserver ce qui restait de leur dignité humaine.



Cela ferait du bien à nos représentations diplomatiques et permettrait de mettre fin à certains agissements de certains ambassadeurs qui se comportent comme des caméléons en changeant de couleurs en fonction de l’environnement et des circonstances, pourvu que leurs intérêts personnels soient préservés alors qu’un responsable se doit de rester cohérent et d’incarner les valeurs qu’exige sa fonction quelles que soient les circonstances.



Observation importante : Ce forum devrait être aussi une occasion pour amener certains ambassadeurs à mettre fin à leurs stratagèmes de mises en relation simplificatrices et simplistes à partir desquels ils étiquettent leurs concitoyens d’appartenance à tel ou tel autre groupe d’opposition au régime en place dans l’unique souci de nuire à ceux qui osent mettre en évidence leurs défaillances dans le fonctionnement des institutions qu’ils dirigent.



Il est nécessaire et profitable de se fier à la pertinence des contributions multiformes des tchadiens et de ce qu’elles peuvent apporter de plus important pour le Tchad, au lieu de chercher à les stigmatiser, voire à mettre en péril leur dignité et leur vie. Ces stratagèmes ne sont rien d’autres qu’une manifestation de la violation sournoise des droits de l’homme. Ils ne rendent service ni à eux même, ni à leur pays encore moins à leur gouvernement. Il y a d’autres moyens simples, honorables et respectueux des droits de l’homme pour préserver sa fonction : faire valoir ses compétences et ses qualités.





Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)