Dans plusieurs zones de la capitale tchadienne, le manque de caniveaux ou leur entretien déficient favorisent l’accumulation d’eau au pied des concessions. Ces eaux deviennent des gîtes idéaux pour les moustiques, vecteurs du paludisme, et pour diverses bactéries et parasites responsables de maladies diarrhéiques.
Selon les chiffres du Ministère de la Santé publique, le paludisme demeure la première cause de mortalité au Tchad, une situation aggravée par ces conditions insalubres après chaque saison pluvieuse.
Le témoignage des habitants illustre l'urgence de la situation. Dans le quartier Goudji, Fatimé, mère de cinq enfants, s'alarme : « Dès que la pluie tombe, on ne peut plus dormir tranquille. Les moustiques envahissent nos maisons et mes enfants tombent souvent malades. On dépense plus en soins qu’en nourriture. » À Walia, Mahamat, un jeune commerçant, déplore le manque d’infrastructures, l'eau stagnant pendant des semaines, attirant « les moustiques et même des serpents parfois. »
L'impératif de l’assainissement collectif
Face à cette menace silencieuse, la lutte contre les eaux stagnantes nécessite une action concertée des autorités et de la population.
Pour les autorités :
- L’aménagement et le curage des caniveaux s’imposent comme une priorité absolue pour garantir l’écoulement des eaux.
- Des pulvérisations insecticides ciblées sont nécessaires dans les zones les plus touchées.
- L’assainissement communautaire est une mesure clé : remplir les trous et fosses qui retiennent l’eau et évacuer les déchets.
- L’utilisation effective des moustiquaires imprégnées est cruciale.
- Des campagnes de sensibilisation doivent rappeler les dangers des eaux stagnantes et les gestes de prévention.