
Le bilan de cette violence inouïe est effroyable : 41 personnes ont perdu la vie, dont une majorité d'enfants. De plus, 76 habitations ont été réduites en cendres, laissant derrière elles des familles décimées et un paysage de désolation. Face à l'ampleur de la catastrophe, une délégation gouvernementale de haut niveau s’est rendue sur les lieux ce jeudi 15 mai afin de constater l’étendue des dégâts et d'appeler au calme et à l'apaisement des tensions.
La scène décrite est apocalyptique. Le sol calciné par les flammes, les ruines fumantes des maisons, les ustensiles carbonisés et les motos fondues témoignent de la violence des attaques. L'origine du conflit semblerait provenir d'une forêt située à proximité de Mandekao, traditionnellement considérée comme une zone de pâturage par les éleveurs. Cependant, cette zone a récemment été défrichée pour l'agriculture, une action que les éleveurs ont jugée inacceptable. En réaction, des habitants du canton auraient attaqué un campement (ferick), massacrant une trentaine de personnes avant d'incendier les 76 habitations du site.
Maître Mbaisangbé Albin, procureur de la République près le tribunal de grande instance de Moundou, présent sur les lieux du drame, a déclaré : « Nous avons recensé un total de 41 morts, dont une majorité d'enfants. 76 habitations ont été brûlées. Plus de 80 personnes, identifiées comme auteurs, co-auteurs ou complices présumés, sont actuellement en garde à vue pour les besoins de l’enquête. La justice suivra son cours avec la plus grande rigueur. »
Le Ministre d’État, Ministre de l’Administration du Territoire, Monsieur Limane Mahamat, a fermement condamné ces actes, les qualifiant d'inacceptables. Il a assuré que l’État assumera pleinement ses responsabilités pour que justice soit rendue aux victimes et pour prévenir la survenue de tels drames à l’avenir.
Le Général de Corps d'Armée Ali Ahmat Aghabache, Ministre de la Sécurité Publique et de l’Immigration, a quant à lui rappelé la responsabilité collective de chaque citoyen dans le maintien de la paix : « Aucun Tchadien ne mérite de mourir ainsi. Les forces de sécurité ont reçu des instructions claires pour renforcer leur présence ici. Mais avant tout, il est impératif de développer une culture du vivre ensemble. Notre pays a déjà trop souffert des conséquences des conflits intercommunautaires. »
La délégation gouvernementale a parcouru les lieux dévastés, observant l'étendue des destructions et écoutant les témoignages poignants des survivants. Les autorités ont délivré un message fort aux communautés : « Vous êtes tous frères. Vous partagez la même terre, les mêmes douleurs. Il est temps de regarder ensemble vers la paix. Plus jamais cela. »
Pour les deux ministres, la terre, bien commun essentiel, ne doit jamais devenir un lieu de mort et de violence. Dans ce lieu de deuil et de souffrance, l’appel pressant à la cohabitation pacifique résonne comme un impératif national. Vivre ensemble, dans le respect mutuel, demeure l'unique voie vers une paix durable et un avenir serein pour tous.