
La fin du mois à N'Djamena est rythmée par un rituel immuable, l'effervescence joyeuse dans les alimentations, les bars-dancing et les buvettes.
Sitôt la paie versée, qu'il s'agisse de fonctionnaires ou de débrouillards, tous convergent vers ces lieux pour un moment de relâchement et de fête. C'est l'instant de la récompense, le moment où l'on veut « au moins se jouir » devant les bouteilles d'alcool.
Réjouissances éphémères, l'occasion de se venter pour certaines personnes
Les scènes sont familières. Les appels fusent, concis et pleins d'entrain : « Allô tu es où ? Trouve moi au lieu habituel ! », M. André pressant son ami Charles au téléphone. L'ambiance est à la dépense et à la générosité, parfois à l'excès. Les lieux de réjouissance sont pris d'assaut, transformant la quête du plaisir en une quasi-rivalité.
Les commandes pleuvent, « serveur, fais le tour, que chacun prenne son goût ! », lance Gérard, marquant l'apogée d'une soirée où l'argent fraîchement acquis glisse facilement entre les doigts. Ce besoin de profiter de la vie après un mois de labeur est compréhensible et légitime. L'alcool, pour beaucoup, agit comme un exutoire, une parenthèse bienvenue pour oublier les tracas du quotidien tchadien.
La dérive de l'esclavage alcoolique
Cependant, derrière cette façade festive, se cache une réalité plus sombre, celle d'une consommation qui a glissé vers la dépendance. Pour une frange croissante de la population, la boisson a cessé d'être un plaisir occasionnel pour devenir une priorité dévorante, une véritable esclave d'alcool.
Le coût de cette dépendance est lourd, se répercutant directement sur la stabilité et l'avenir des foyers. Les responsabilités familiales et domestiques sont mises de côté au profit du verre. Solange, mère de 4 enfants : « il travaille il y a de cela 10 ans, il n'a ni maison ni terrain, sa priorité c'est boire l'alcool, je suis même fatiguée de le conseiller », se lamente du comportement de son conjoint. Ces paroles mettent en évidence le paradoxe de ces individus qui, malgré un emploi stable et des revenus réguliers, n'arrivent pas à capitaliser pour l'avenir—ni maison ni terrain—car leur budget est systématiquement siphonné par l'alcool. L'incapacité à bien gérer leur foyer et à planifier est un signal d'alarme social majeur.
Pourtant la consommation abusive d'alcool présente des risques pour la santé, notamment des maladies chroniques, cancers, maladies cardiovasculaires, hépatiques, nerveuses, des troubles psychiques, dépression, anxiété, ainsi que des risques immédiats comme des accidents, des violences, une dépendance, et des complications graves coma, décès. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables, l'alcool pouvant causer des troubles irréversibles chez le fœtus.
Quel avenir pour ces foyers ?
L'ivresse de la fin du mois à N'Djamena est donc une médaille à double face. D'un côté, elle représente la vitalité, le droit au plaisir et le tissu social vibrant de la capitale. De l'autre, elle révèle une problématique de santé publique et sociale : l'addiction qui mine le développement personnel et la stabilité économique des familles.
Si la réjouissance est un droit, la négligence des responsabilités l'est moins. La détresse de Solange et de tant d'autres sonne comme un appel à une prise de conscience collective sur les dangers de la consommation excessive d'alcool, non seulement pour la santé individuelle, mais aussi pour l'équilibre et la prospérité du tissu familial tchadien. L'enjeu n'est plus seulement de s'amuser, mais de trouver un équilibre durable entre le plaisir éphémère et la construction d'un avenir solide.
Sitôt la paie versée, qu'il s'agisse de fonctionnaires ou de débrouillards, tous convergent vers ces lieux pour un moment de relâchement et de fête. C'est l'instant de la récompense, le moment où l'on veut « au moins se jouir » devant les bouteilles d'alcool.
Réjouissances éphémères, l'occasion de se venter pour certaines personnes
Les scènes sont familières. Les appels fusent, concis et pleins d'entrain : « Allô tu es où ? Trouve moi au lieu habituel ! », M. André pressant son ami Charles au téléphone. L'ambiance est à la dépense et à la générosité, parfois à l'excès. Les lieux de réjouissance sont pris d'assaut, transformant la quête du plaisir en une quasi-rivalité.
Les commandes pleuvent, « serveur, fais le tour, que chacun prenne son goût ! », lance Gérard, marquant l'apogée d'une soirée où l'argent fraîchement acquis glisse facilement entre les doigts. Ce besoin de profiter de la vie après un mois de labeur est compréhensible et légitime. L'alcool, pour beaucoup, agit comme un exutoire, une parenthèse bienvenue pour oublier les tracas du quotidien tchadien.
La dérive de l'esclavage alcoolique
Cependant, derrière cette façade festive, se cache une réalité plus sombre, celle d'une consommation qui a glissé vers la dépendance. Pour une frange croissante de la population, la boisson a cessé d'être un plaisir occasionnel pour devenir une priorité dévorante, une véritable esclave d'alcool.
Le coût de cette dépendance est lourd, se répercutant directement sur la stabilité et l'avenir des foyers. Les responsabilités familiales et domestiques sont mises de côté au profit du verre. Solange, mère de 4 enfants : « il travaille il y a de cela 10 ans, il n'a ni maison ni terrain, sa priorité c'est boire l'alcool, je suis même fatiguée de le conseiller », se lamente du comportement de son conjoint. Ces paroles mettent en évidence le paradoxe de ces individus qui, malgré un emploi stable et des revenus réguliers, n'arrivent pas à capitaliser pour l'avenir—ni maison ni terrain—car leur budget est systématiquement siphonné par l'alcool. L'incapacité à bien gérer leur foyer et à planifier est un signal d'alarme social majeur.
Pourtant la consommation abusive d'alcool présente des risques pour la santé, notamment des maladies chroniques, cancers, maladies cardiovasculaires, hépatiques, nerveuses, des troubles psychiques, dépression, anxiété, ainsi que des risques immédiats comme des accidents, des violences, une dépendance, et des complications graves coma, décès. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables, l'alcool pouvant causer des troubles irréversibles chez le fœtus.
Quel avenir pour ces foyers ?
L'ivresse de la fin du mois à N'Djamena est donc une médaille à double face. D'un côté, elle représente la vitalité, le droit au plaisir et le tissu social vibrant de la capitale. De l'autre, elle révèle une problématique de santé publique et sociale : l'addiction qui mine le développement personnel et la stabilité économique des familles.
Si la réjouissance est un droit, la négligence des responsabilités l'est moins. La détresse de Solange et de tant d'autres sonne comme un appel à une prise de conscience collective sur les dangers de la consommation excessive d'alcool, non seulement pour la santé individuelle, mais aussi pour l'équilibre et la prospérité du tissu familial tchadien. L'enjeu n'est plus seulement de s'amuser, mais de trouver un équilibre durable entre le plaisir éphémère et la construction d'un avenir solide.