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Tchad : Un instrument pour l’amélioration du système éducatif


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 9 Décembre 2010


Pour le secrétaire général du ministère de l’Education, Dono Horngar Neldita, «l’éducation demeure incontestablement le levier du développement d’un pays. C’est pourquoi, elle ne saurait être l’affaire des seuls enseignants. Elle est plutôt l’affaire de tous».


N’Djamena, 8 décembre 2010 (La Voix) - Le système éducatif tchadien est en panne depuis quelques années. Le gouvernement décide de s’approprier une stratégie pour la formation des gestionnaires du système éducatif afin de pallier aux manquements relevés. L’atelier de validation du document de stratégie a eu lieu les 2 et 3 décembre dernier au Cefod.

L’éducation, levier fondamental du développement d’un pays, ne saurait jouer pleinement son rôle si ceux qui sont censés gérer le système qui le régit, ne sont pas efficaces. A la 52ème session de la conférence des ministres de l’Education ayant le français en partage (Confemen), tenue en juin 2006 à Niamey, les participants ont voté le Mémorandum et le cadre d’action de la gestion scolaire qui fait un  diagnostic du système éducatif de chaque pays.

C’est un document qui se fixe pour objectif, l’amélioration de la gestion à tous les échelons des systèmes éducatifs au niveau central et sur les plans régional et local. Mais bien avant l’adoption de ce mémorandum, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie, réunis au sommet de 2004 à Ouagadougou, au Burkina Faso ont exprimé leurs préoccupations par rapport à la formation des gestionnaires du système éducatif. En étant présent à toutes ces rencontres, le Tchad qui ne voudrait pas manquer le rendez-vous de l’éducation pour tous et de qualité, se dote d’un document de stratégie nationale de formation des gestionnaires du système éducatif. C’est un instrument qui vise l’amélioration de l’accès, de l’équité et de la qualité de l’éducation dispensée aux jeunes à tous les niveaux. Ce document a été élaboré par le ministère de l’Education avec l’appui technique de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et de la Confemen. A travers cette stratégie, le gouvernement entend honorer les engagements auxquels il a souscrit, notamment l’atteinte des Objectifs de l’Education pour Tous (EPT) à l’horizon 2015 ainsi que ceux du millénaire pour le développement (OMD). Pour Dono Horngar Neldita, secrétaire général du ministère de l’Education nationale, «une éducation de qualité ne saurait se concevoir sans un système de gestion performant et efficient».

La validation de   la Stratégie nationale de formation des gestionnaires du système éducatif a vu la participation de hauts cadres de l’éducation, de chefs d’établissements et des représentants de l’Oif, de la Confemen, de l’Afides et de l’Isesco. Fadia Nassif, responsable du projet sur la gestion du système éducatif à l’Oif, présente à l’atelier, souligne que son institution et la  Confemen se préoccupent du système éducatif au Tchad. Ces institutions estiment que « la pratique en matière de gestion scolaire qui a cours dans nombre de pays de la Francophonie, dont le Tchad, est une gestion hésitante du système éducatif ». Elles dénoncent le fait que des enseignants se retrouvent gestionnaires des établissements scolaires, qui constituent un univers complexe des rapports avec les élèves, les enseignants, les parents d’élèves, la communauté, etc. Ces instances se plaignent également de la présence des enseignants au niveau central ou intermédiaire du système éducatif, sans avoir reçu au préalable une formation en gestion. Ce qui explique, selon elles, qu’aujourd’hui, on retrouve partout une chaîne administrative trop tatillonne d’une part et trop laxiste d’autre part. Cette situation emmène Farid Nassif à souligner que «les statistiques en matière de scolarisation et de maintien des enfants à l’école, plus particulièrement les filles, sont suffisamment éloquents pour nous interpeller sur l’urgence qui consiste à bien gérer pour pouvoir espérer rendre effectif le droit de tous les enfants à une éducation de qualité.  D’où la nécessité d’avoir un document qui aide à la formation des gestionnaires du système éducatif. Pour Sandé Ngarnoudjibé, correspondant national de la Confemen, en matière de l’éducation, le Tchad se trouve dans une situation embarrassante, car les besoins en éducation sont plus importants que les moyens disponibles. Il estime qu’il est urgent de se mettre au travail afin de transformer les potentialités tchadiennes en résultats.

Pour une éducation de qualité

Pour la pérennisation de la stratégie de formation des gestionnaires du système éducatif au Tchad, les participants estiment qu’il est nécessaire d’intégrer les modules de formation des gestionnaires dans les structures régionales et locales d’encadrement des enseignants. Aussi, il serait souhaitable, selon eux, de créer une filière de gestionnaires du système éducatif dans les institutions de formation des enseignants, assurer une formation initiale et continue de ces gestionnaires et prévoir une ligne budgétaire à cet effet. Compte tenu du manque des gestionnaires du système éducatif aujourd’hui, les participants recommandent qu’il soit mis en place à tous les niveaux, un corps de gestionnaires afin de garantir la capitalisation des formations et l’expertise accumulées. Pour une meilleure éducation des enfants, ceux qui ont pris part à cet atelier pensent qu’il est nécessaire d’enseigner les langues nationales à l’école. Le plus important, selon eux, est l’amélioration qualitative et quantitative de la couverture du système éducatif en mettant un accent particulier sur la bonne gestion des ressources humaines, financières et matérielles. La stratégie sera traduite en arabe pour une utilisation globale. Pour un travail de qualité, il a été redemandé au gouvernement de tenir compte de l’approche genre et du bilinguisme dans la composition de l’équipe technique nationale. Pour le secrétaire général du ministère de l’Education, Dono Horngar Neldita, «l’éducation demeure incontestablement le levier du développement d’un pays. C’est pourquoi, elle ne saurait être l’affaire des seuls enseignants. Elle est plutôt l’affaire de tous».




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