Une réalité amère et paradoxale se dessine dans les quartiers huppés de N'Djamena. Alors que la capitale tchadienne voit surgir de magnifiques demeures et une aisance financière croissante, cette réussite individuelle semble ériger des murs, non seulement physiques, mais aussi sociaux, menaçant le tissu de solidarité communautaire, pourtant essentiel à la cohésion et à la socialisation.
Le filtrage social des vigiles
Réussir socialement ne rime plus avec accessibilité. De plus en plus, les résidences des nantis à N'Djamena s’entourent de dispositifs de sécurité sophistiqués. Le vigile n’est plus simplement un gardien de propriété : il devient le filtre social entre le propriétaire et le monde extérieur. L’accès à ces domiciles, qu’il s’agisse d’anciens amis, de voisins ou même de membres de la famille élargie, est désormais soumis à une évaluation implicite, dictée par une consigne bien connue : « L’accueil se fait selon la tête du visiteur. »
Une discrimination silencieuse s’installe, où l’apparence et le statut social présumé déterminent si la porte, ou l’interphone, s’ouvrira. Il n’est pas rare que l’instruction donnée au vigile soit de répondre : « Il n’y a personne », même lorsque le propriétaire est bel et bien présent. Cette pratique illustre un rejet progressif du voisinage et des anciennes relations, creusant ainsi un fossé grandissant et une fracture sociale au cœur même de la capitale.
L’oubli de l’interdépendance sociale
Pourtant, la vie en société repose sur un principe fondamental : nul ne vit seul. Quelle que soit l’ampleur des moyens financiers, l’être humain demeure interdépendant. Dans les moments cruciaux (maladie, deuil, incendie, ou simple détresse), la solidarité reste la valeur refuge.
Mais cette évidence semble échapper à certains privilégiés. L’accumulation des richesses s’accompagne parfois d’un retrait de la communauté, d’une perte du sens du vivre-ensemble et de cette « tchadianité » si précieuse : l’entraide. Ce repli sur soi, souvent justifié par des raisons de sécurité ou de tranquillité, a pourtant un coût social immense. Il engendre un sentiment d’exclusion, d’humiliation et de rancœur chez ceux laissés à la porte, au sens propre comme au figuré.
Réhabiliter la solidarité pour préserver la cohésion
À N'Djamena, il devient urgent de rappeler que la réussite personnelle ne doit pas rimer avec l’isolement social. La véritable richesse ne se mesure pas uniquement à la taille des murs ou au confort matériel, mais à la qualité des liens humains, et à la capacité de chacun à contribuer au bien-être collectif.
Réintégrer les valeurs de solidarité, de voisinage et d’accessibilité est un impératif pour préserver une cohésion sociale déjà fragilisée par de multiples défis. Le défi, désormais, n’est pas de démolir les murs, mais bien d’abattre les barrières mentales qui séparent les nantis de leur propre communauté.
Le filtrage social des vigiles
Réussir socialement ne rime plus avec accessibilité. De plus en plus, les résidences des nantis à N'Djamena s’entourent de dispositifs de sécurité sophistiqués. Le vigile n’est plus simplement un gardien de propriété : il devient le filtre social entre le propriétaire et le monde extérieur. L’accès à ces domiciles, qu’il s’agisse d’anciens amis, de voisins ou même de membres de la famille élargie, est désormais soumis à une évaluation implicite, dictée par une consigne bien connue : « L’accueil se fait selon la tête du visiteur. »
Une discrimination silencieuse s’installe, où l’apparence et le statut social présumé déterminent si la porte, ou l’interphone, s’ouvrira. Il n’est pas rare que l’instruction donnée au vigile soit de répondre : « Il n’y a personne », même lorsque le propriétaire est bel et bien présent. Cette pratique illustre un rejet progressif du voisinage et des anciennes relations, creusant ainsi un fossé grandissant et une fracture sociale au cœur même de la capitale.
L’oubli de l’interdépendance sociale
Pourtant, la vie en société repose sur un principe fondamental : nul ne vit seul. Quelle que soit l’ampleur des moyens financiers, l’être humain demeure interdépendant. Dans les moments cruciaux (maladie, deuil, incendie, ou simple détresse), la solidarité reste la valeur refuge.
Mais cette évidence semble échapper à certains privilégiés. L’accumulation des richesses s’accompagne parfois d’un retrait de la communauté, d’une perte du sens du vivre-ensemble et de cette « tchadianité » si précieuse : l’entraide. Ce repli sur soi, souvent justifié par des raisons de sécurité ou de tranquillité, a pourtant un coût social immense. Il engendre un sentiment d’exclusion, d’humiliation et de rancœur chez ceux laissés à la porte, au sens propre comme au figuré.
Réhabiliter la solidarité pour préserver la cohésion
À N'Djamena, il devient urgent de rappeler que la réussite personnelle ne doit pas rimer avec l’isolement social. La véritable richesse ne se mesure pas uniquement à la taille des murs ou au confort matériel, mais à la qualité des liens humains, et à la capacité de chacun à contribuer au bien-être collectif.
Réintégrer les valeurs de solidarité, de voisinage et d’accessibilité est un impératif pour préserver une cohésion sociale déjà fragilisée par de multiples défis. Le défi, désormais, n’est pas de démolir les murs, mais bien d’abattre les barrières mentales qui séparent les nantis de leur propre communauté.
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Tchad : à N'Djamena, les murs de la richesse et l’érosion de la solidarité sociale








