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REPORTAGE

Tchad : jarre en terre cuite, la solution traditionnelle pour se rafraîchir au 21e siècle


Alwihda Info | Par Mbaïnaissem Gédéon - 26 Mars 2023


En période de chaleur et de ramadan, l'eau fraîche est une nécessité pour tout le monde. Cependant, certains ne disposent pas des moyens financiers pour se procurer un réfrigérateur ou un congélateur. Les jarres en terre cuite sont alors la solution la plus accessible pour se rafraîchir. Cet article met en lumière les avantages de ces jarres, leur fabrication artisanale, leur rareté en période de canicule et leur prix élevé sur les marchés de N’Djamena.


Les jarres en terre cuite sont des récipients de plus ou moins grande taille, de forme grossièrement cylindrique, fabriqués à base d'argile. Elles sont utilisées pour le stockage de denrées, d’eaux et parfois pour la cuisson. Elles sont similaires aux amphores mais ont une plus grande capacité de stockage et sont plus trapues. Au Tchad, les jarres sont fabriquées par les femmes rurales dans les différentes provinces où l'argile est disponible. À N’Djamena, les jarres sont réalisées à base d'argile et commencent à grimper du prix sur les marchés en période de canicule.

La population démunie qui n’a pas les moyens de se procurer de l’électricité et des réfrigérateurs, se tourne vers les jarres en terre cuite pour avoir de l'eau fraîche. Compte tenu de la forte demande, leur prix augmente sur les marchés. Dans certains marchés de la capitale, tels que le marché d'Abena, le marché Dembé, le marché à Mil au quartier Djari, le rond-point Hamama et le marché de Blâma Tom et Diguel, des vendeuses proposent des objets d’arts, des cruches et des canaris réalisés à base d'argile.

La conception de ces objets relève souvent de l'artisanat et se fait de façon traditionnelle. La fabrication des jarres est un long processus et leur qualité dépend de la saison de fabrication. Celles fabriquées en période sèche sont bonnes et résistantes et rafraîchissent rapidement l'eau. En revanche, celles fabriquées en saison pluvieuse ne rafraîchissent pas l'eau et sont fragiles. C'est pourquoi les femmes préfèrent acheter celles qui sont fabriquées en février, mars et avril pour leur ménage. Trouver de l'argile en grande quantité en période de canicule est un problème, ce qui explique leur prix élevé sur les marchés.

Au marché à Mil et Dembé, la cherté des jarres est due à leur qualité, leur épaisseur et leur provenance. Les prix diffèrent d'une jarre à une autre et en fonction de leur qualité. Les jarres qui se vendaient à 2000 FCFA sont vendues à 3000 voire 3500 FCFA, et celles qui étaient à 3500 FCFA passent à 4500 voire 5000 FCFA.

Bien que l'avancée de la technologie ait pris le dessus avec différentes sortes de récipients modernes tels que les glacières, les réfrigérateurs et les congélateurs, certaines personnes sont attachées à la tradition et préfèrent les produits artisanaux. Cette perception encourage les femmes qui fabriquent ces objets d'art à s'y intéresser davantage.

Il est bon de savoir que l'eau conservée dans les jarres est plus fraîche et a un goût plus prononcé que l'eau de table ou minérale.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)