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TCHAD

Tchad : la société civile se prononce sur le projet de révision constitutionnelle


Alwihda Info | Par Achta Mahamat - 2 Octobre 2025



La Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme (CASCIDHO) a tenu, le 2 octobre 2025, une communication nationale autour du projet de révision constitutionnelle.

À travers cette rencontre, l’organisation a réaffirmé ses principes fondamentaux : la paix, la stabilité, la justice, le vivre-ensemble et l’unité nationale.

Dans son allocution, Mahamat Digadimbaye, coordinateur national de la CASCIDHO, a déclaré que, après une analyse approfondie du projet de révision constitutionnelle en cours, la coordination, qui regroupe 214 organisations de la société civile tchadienne, souhaite porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, sa position sur cette question cruciale pour la vie de la nation.

Il a rappelé que, dans le cadre de la procédure actuelle, l’initiative de la révision émane des parlementaires. À ce stade, le Parlement examine la proposition de loi constitutionnelle, et se réunira en congrès pour son adoption. Ainsi, la CASCIDHO estime que la procédure a été respectée conformément aux articles 280 à 283 de la Constitution.

L’article 281, a-t-il précisé, apporte des clarifications importantes : « Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’elle porte atteinte à l’intégrité du territoire, à l’indépendance ou à l’unité nationale, à la forme républicaine de l’État, au principe de séparation des pouvoirs ou à la laïcité. »

De ce qui précède, les militants de la société civile, soucieux du respect de l’État de droit, affirment que la procédure en cours est juste et légale.

Deux ans après l’adoption de la Constitution du 17 décembre 2023, plusieurs difficultés pratiques sont apparues, notamment des contradictions entre la durée des mandats des députés et des sénateurs, qui impactent de facto le mandat présidentiel. D’où la nécessité d’un réajustement.

Selon la CASCIDHO, cumuler la fonction de chef de l’État et celle de chef de parti n’est pas incompatible. Au contraire, cela peut favoriser une gouvernance plus cohérente, une stratégie politique plus efficace et une légitimité renforcée. Ces incohérences, a ajouté M. Digadimbaye, fragilisent le fonctionnement régulier des institutions et freinent la gouvernance démocratique.

La révision en cours vise donc à corriger ces insuffisances, tout en garantissant le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales, du pluralisme politique et de l’unité nationale. Il a également souligné que le débat actuel autour de la réforme constitutionnelle est contradictoire, riche et démocratique, respectueux des valeurs universelles des droits humains et des libertés fondamentales.

Fidèle à son rôle historique de porte-voix du peuple, la société civile tchadienne est appelée à soutenir cette réforme. Celle-ci offrirait des institutions plus stables, un cadre juridique plus clair et des mécanismes concrets de défense des droits. Pour la CASCIDHO, une Constitution n’est pas un texte figé : elle doit évoluer, s’adapter et répondre aux aspirations de son peuple.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)