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REPORTAGE

Tchad : le secteur des transports connait plusieurs difficultés


Alwihda Info | Par Mbainaissem Gedeon - 27 Mai 2021


Les transporteurs dénoncent les perturbations de la douane et des forces de sécurité, au sein des gares routières, ainsi les arnaques qui rendent les voyages désagréables pour eux et leurs clients.


La crise sociale et politique au Tchad a eu un impact négatif sur la population et les transporteurs. Pourtant, les transports urbains et interurbains sont des moyens de déplacement fréquents pour les citoyens. Mais quels problèmes rencontrent les transporteurs et les clients en cette période de crise sociale et politique au Tchad ? De Dembé en passant par Avenue Taïwan, au rond-point Hamama, parc d’Abéché, Diguel, gare routière de Massakory, Ngouri et Bol, les problèmes sont presque les mêmes. Au rond-point Hamama les bus sont en bon état et les transporteurs se partagent la clientèle. "Machine wa ? Talou arkabou adjala, aninan prêt", peut-on entendre en arabe tchadien. Autrement dit : "vous partez ? Venez monter vite, nous sommes prêts à partir". Certains clients répondent "Aïyé" qui veut dire "Oui", tandis que d’autres gardent le silence et montent tranquillement.

Avant de monter, chacun présente ses salutations "Salam Aleykoum", qui se traduit par "Paix à vous", en guise de respect. Personne ne se renseigne du prix, sauf ceux qui ont une pièce de 100 FCFA préviennent le commis de charge avant de monter. Les clients sont au nombres de 20, parfois 24, à raison de quatre par chaise. Le bus est chargé, le chauffeur monte et le compte à rebours est lancé. A la destination, la palabre commence entre clients et l'apprenti.

Certains prennent 200 FCFA par client, d’autres 100 FCFA à 150 FCFA. Pourquoi cette différence ? Un apprenti chauffeur qui refuse de décliner son identité répond : « Nous sommes complémentaires avec les clients, parfois quelqu'un n'a pas, on lui rend service en le prenant gratuitement, et si quelqu'un nous prévient qu'il a une pièce de 100 FCFA aussi on le prend. Par contre, d'autres clients ne disent rien, c'est comme ça à la descende, on a toujours des problèmes. Sinon, nous sommes compréhensibles. » Certains clients sont fatigués de discuter avec les transporteurs et les échanges se terminent parfois avec des altercations verbales. D'autres en viennent aux mains. Pour les transporteurs, le prix est fixé selon la distance. Si les clients acceptent de rester à trois par banc, le prix est différent qu'à quatre sur la rangée.

Au parc d’Abéché, en passant par la gare routière de Moussoro, Massakory, Ngouri et Bol, les transporteurs se lamentent de la crise sociale et politique qui a un impact négatif sur leurs activités. Au parc d’Abéché, les transporteurs soulignent que le coût du trajet de N’Djamena-Abéché a été réduit à 15 000 FCFA au lieu de 20 000 FCFA. Ils énumèrent plusieurs difficultés liées au transport dans ce parc. Elles sont entre autres, la perturbation de la douane dans le parc et à la sortie de N'Djamena, le mauvais état des routes entre Massaguet-Mongo et la restriction de parc qui ne couvre pas la totalité de bus.

Au parc de Massakory par exemple, le prix de transport qui était de 5000 FCFA et revenu à 2500 FCFA voire 3000 FCFA par personne, à raison de six personnes par Toyota Corolla, nous informe le chauffeur Mahamat qui est assis sur la portière arrière de son véhicule. Il précise que le prix du trajet Massakory-N'Djamena est plutôt en baisse. Une information que le commis de charge confirme. Plusieurs clients rencontrés sur les lieux ont refusé de se prononcer sur la question. Dans les parcs sillonnés, les difficultés énumérées par les transporteurs sont les perturbations de la douane et des forces de sécurité au sein de ces gares, ainsi qu'à la sortie de N’Djamena. Ils dénoncent des arnaques qui rendent les voyages désagréables pour eux et leurs clients. Un comportement que les chefs d’agence condamnent. Ils demandent aux autorités de surveiller les agents placés à ces endroits et qui enfreignent la loi.

Le transport est un vecteur de développement en milieu urbain comme interurbain. Il est considéré comme un levier de développement économique, touristique et bien d’autres activités. Compte tenu des lieux où les transporteurs garent les bus et véhicules, la mairie doit les aider en remblayant les trous et dégager les ordures qui s’y trouvent. Car ces endroits représentent des sites touristiques. S’ils ne sont pas bien aménagés, ils risquent de tenir l’image du pays.




Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)