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Tchad : les chichas rouvrent progressivement à N'Djamena


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 31 Octobre 2025


Annoncée avec apparat il y a quelques semaines, la fermeture des bars à chicha n’aura été qu’un bluff. Beaucoup d’entre eux ont rouvert.


Du matériel à chicha saisi par la mairie de N'Djamena. Illustration © MDN
Du matériel à chicha saisi par la mairie de N'Djamena. Illustration © MDN
L’aube étend ses premières blancheurs sur l’avenue Mathias Ngarteri ce lundi 27 octobre. Dans d’innombrables bars et bistrots, les décibels se sont éteints. Mais dans un bar à l’intersection avec l’avenue du 10 Octobre, l’ambiance est remarquable. Les filles publiques, formant des processions hilares, effectuent d’interminables allers-retours entre le bar et le macadam. À l’entrée du bar, une odeur enivrante de bière mêlée à celle de chicha frappe à plein nez. À l’intérieur du bar, dont l’entrée est soigneusement protégée par une vigile, des dames empestent l’air de bouffées de chicha pendant que les hommes, vêtus de boubous amidonnés, esquissent des pas de danse sur des musiques orientales. Dehors, les mototaxis et les vendeurs de cigarettes font de bonnes affaires.

Un peu plus loin, au boulevard Sao, l’ambiance est quasi identique. À presque six heures du matin, la musique ne baisse pas d’intensité. Les clients du bar conservent une vigueur exceptionnelle. En meutes, ils dansent sur tous les titres. Certains n’hésitent pas à donner des pourboires aux filles se déhanchant quelque peu. L’alcool coule à flot. Les bouffées de chicha forment quasiment un voile au-dessus des têtes.

Des propriétaires de bars « puissants » et malins

« Ce coin a été fermé et rouvert plusieurs fois », confie un mototaxi en poste devant le bar de l’avenue du 10 Octobre. En effet, en dépit de l’interdiction de la consommation de chicha, les propriétaires de ces bars ne sont visiblement pas inquiets. Ces établissements feignent de ne pas vendre la chicha aux heures ouvrables. « C’est à partir de minuit, quand tout le monde dort, que surgissent les narguilés, lesquels sont éteints dès l’aube. »

La police en patrouille, censée intervenir, se heurte souvent à la puissance des propriétaires. « Le propriétaire est un colonel de l’armée. Ses frères sont aussi des généraux. On ne peut rien contre lui », explique un client sous anonymat.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)