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TCHAD

Tchad : les enseignants affinent leurs stratégies de lutte


Alwihda Info | Par Masrambaye Blaise - 13 Septembre 2025


​« La grève est inévitable, il faut la préparer minutieusement. » Tel est le message central de l’assemblée générale extraordinaire du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) provincial de N’Djamena.


Au cœur de cette mobilisation : le décret n°477 de 1992 portant statut particulier des enseignants, jugé obsolète et injuste. « Ce décret est caduc », martèle le secrétaire provincial, Abdelkadre Djibia. Celui-ci rappelle que le texte prévoit plusieurs avantages, dont les indemnités de logement, aujourd’hui dérisoires face au coût de la vie et en comparaison avec d’autres corps professionnels.

« Comment ceux que nous avons formés gagnent 100 000 F alors que nous n’en touchons que 20 000 ? » s’indigne-t-il, en référence aux agents de santé. Les enseignants déplorent également l’absence d’autres avantages prévus, tels que les allocations familiales et prénatales, les frais de mission ou encore les primes liées aux mémoires de fin d’études. Résultat : une profession qui, selon lui, « risque d’être exterminée par la misère ».

Vers une nouvelle grève dure ?

Le syndicat agite la menace d’une grève prolongée, à l’image de celle qui avait duré six mois sans salaire pour obtenir le statut particulier. « Un tel sacrifice peut être renouvelé », prévient Abdelkadre Djibia.

Il appelle donc les enseignants à se préparer : « Rechargez vos gaz, achetez du fagot, du haricot, du sel. » Et de rappeler que seule l’union fera la force : « Les toiles d’araignée bien entremêlées peuvent attraper un lion. »

Un message aux autorités

Le secrétaire provincial accuse le gouvernement de négliger l’éducation, en contradiction avec ses propres annonces. « Les 12 chantiers et les 100 actions du président, c’est contre les enseignants ? » interroge-t-il, qualifiant de « creuse » la promesse de faire de l’éducation une priorité nationale.

Il interpelle directement le ministre de l’Éducation nationale : « Si Aboubacar Tchoroma veut une rentrée scolaire 2025-2026 sans problème, qu’il bouge de sa chaise pour trouver quelque chose aux enseignants. »

Reste à savoir si ce cri d’alerte sera entendu par un gouvernement que le SET accuse de « jouer au dilatoire ».



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)