Tchad : « nous avons décidé de mourir ici plutôt qu’à la maison », disent les diplômés en cours d’intégration

Les lauréats des écoles professionnelles en instance d'intégration à la fonction publique se sentent dupés. Malgré deux rencontres avec des membres du gouvernement la semaine dernière, leur situation n'a pas évolué. Ils s'en remettent à Dieu. À la face du monde, ils ont initié le 23 juin dernier, une action visant à partir en exil, car ils se sentent abandonnés par l'État.
Depuis mercredi, les lauréats d'écoles professionnelles sont en grève de la faim à la Bourse du travail, pour au moins trois jours, avec un possible renouvellement, face à un gouvernement sourd et aveugle de leur situation.

Tôt dans la matinée d’aujourd’hui, deux véhicules de la police ont débarqué et fermé les deux entrées des locaux de la Bourse du travail, pour empêcher un rassemblement. Déterminés, les diplômés, épaulés par des membres de l'Union des syndicats du Tchad, sont intervenus pour que l’accès leur soit libre. “Cette action est un message fort lancé car aucun homme, au temps de l'ancien comme du nouveau Testament, n'a résisté face au jeûne ; Dieu lui-même cède face à ce genre d'action”, déclare Neuzilka Emmanuel, porte-parole du Collectif des diplômés qui espère un basculement de leur situation.

Des nattes et tapis étalés dans la cour de la Bourse et des motos garés. Les diplômés sont regroupés, certains jouent au Ludo sur leur téléphone, pour passer le temps. Au cours de la journée, ils ont reçu la visite de leaders politiques et syndicaux, notamment Yaya Dillo Djerou du PSF. “Nous sommes Ici pour une grève de la faim, on n’a rien à manger à la maison. (...) nous avons décidé de mourir ici plutôt qu’à la maison”, indique Neuzilka Emmanuel. S’agissant du contact avec les ambassades pour l’exil, le porte-parole rassure que c’est en bonne voie et qu’ils sont prêts à être accueillis.
Pendant ce temps, les véhicules de la police ont maintenu leur vigilance à proximité du local de la Bourse du travail.