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TCHAD

Tchad : renforcement des capacités du secteur privé dans la lutte contre le VIH/Sida


Alwihda Info | Par Malick Mahamat - 1 Octobre 2025



Le ministère de la Santé publique, à travers son Programme national de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PN-PTME), a organisé le mardi 30 septembre 2025 à l’AMASOT de Sabangali un atelier de formation destiné au personnel de santé du secteur privé. L’objectif est de renforcer leurs compétences dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida.

Un contexte préoccupant
Dans son allocution, le coordonnateur adjoint du PN-PTME, Yanka Blam, a rappelé que malgré une couverture géographique élevée des interventions PTME (98 %) et une couverture antirétrovirale (ARV) maternelle de 77 %, « les résultats restent mitigés et compromettent la triple élimination de la transmission du VIH, de la syphilis et de l’hépatite de la mère à l’enfant ».

Selon le rapport 2024 du programme, seuls 23 % des enfants exposés ont bénéficié d’un diagnostic précoce et 27 % ont été mis sous prophylaxie ARV. Ces lacunes sont dues à l’insuffisance des interventions communautaires, à la non-exploitation de certaines structures accueillant des personnes vivant avec le VIH, à un lien faible avec les soins et au démarrage tardif du traitement ARV chez de nombreuses femmes enceintes séropositives, ce qui accroît le risque de contamination des nouveau-nés.

Trois jours pour impliquer le secteur privé
Cet atelier de trois jours vise à réduire la morbidité et la mortalité du couple mère-enfant au Tchad, en mettant particulièrement l’accent sur l’implication des cliniques privées de N’Djamena. La représentante de l’ONUSIDA, Dr Enonou Geneviève, a rappelé que plus de 70 % des femmes enceintes vivant avec le VIH au Tchad sont sous ARV, mais que seulement 20 % des enfants bénéficient du traitement.

La transmission mère-enfant demeure estimée à 18 %, loin de l’objectif mondial de moins de 5 %. « L’engagement des cliniques privées permettra d’élargir la couverture, de rapprocher les services des communautés et de garantir que chaque femme enceinte, chaque mère et chaque enfant aient accès à des soins de qualité », a-t-elle souligné.

Des avancées mais encore des défis
Pour sa part, le chef du service secteur non santé et entreprises, Ibrahim Ahmat Manoufi, a rappelé que le Tchad a réalisé d’importants progrès : le taux de prévalence du VIH est passé de 3,3 % en 2005 à moins de 1 % aujourd’hui. Chez les femmes enceintes, ce taux est estimé à 1,2 %.

Il a insisté sur le rôle du secteur privé dans la poursuite de ces avancées : « Chaque femme enceinte qui se rend dans une structure sanitaire privée doit pouvoir accéder au dépistage du VIH. Ne laissez pas passer l’occasion de tester ces personnes : le dépistage est essentiel et s’inscrit pleinement dans la politique nationale de santé. »

Les intervenants ont réaffirmé l’engagement du Tchad, aux côtés des autres nations, à éliminer le sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. Cela nécessite, selon eux, la mobilisation conjointe des secteurs public et privé, mais aussi une vigilance accrue dans la prise en charge précoce des enfants exposés.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)