Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
ACTUALITES

Cameroun : Alerte rouge sur les denrées alimentaires importées !


Alwihda Info | Par - 12 Avril 2015


L’indisponibilité depuis 13 ans, du projet de mise en place du laboratoire d’analyse des denrées alimentaires menace la santé de 20 millions de camerounais. Lire l’enquête réalisée par Bernard NJONGA, Président National du CRAC, un parti politique créé le 15 juillet 2014 au Cameroun.
Source : http://www.croireaucameroun.net/



Au cœur de la ville de Douala, dans les locaux de la Délégation régionale du ministère de l’élevage , des pêches et des industries animales (Miniepia), se trouve une belle bâtisse, la plus belle et la plus grande du coin, à n’en juger qu’à sa clôture et sa charpente qu’on distingue au passage. Aucune plaque, aucun indice d’identification extérieur de ce chef-d'œuvre.  Même les mototaximens de la place ne savent vous dire ce qu’il en est.  Il faut être renseigné pour savoir qu’il s’agit du laboratoire d’analyse des denrées alimentaires d’origine animales et halieutique du Cameroun. Plus encore, il faut être rusé pour accéder à sa cour.
Vu de l’intérieur, ça sent l’abandon. Mais impossible d’en dire plus. Le bâtiment bien gardé est fermé à double tour, interdit d’accès à qui que ce soit. « Vous ne pouvez pas entrer.  C’est le Délégué régional qui détient les clés. Allez le voir d’abord. » Disent les gardiens à l’entrée. Même son de cloche chez le Délégué à une différence près : « Vous ne pouvez pas visiter. Adressez une demande au Ministre. »
Doter le Cameroun d’un outil fiable d’analyses des denrées d’origine animale et halieutique est une recommandation de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (CEBEVIRHA), tenue en République centrafricaine il y’a plus de 25 ans. Selon les partenaires techniques, le chantier du laboratoire a débuté à Douala en 2002, et  a bénéficié de l'expertise et des consultations de l'Union européenne,  de la FAO et  de l'Ecole inter Etats de médecine vétérinaire de Dakar. En 2015, soit 13 ans plus tard, les travaux ne sont toujours pas achevés.  Les équipements ne sont pas au complet.  Toute chose qui porte à croire que ce grand projet ne fait pas partie des priorités du Minepia. Pourtant, il figure dans son plan d'urgence pour ce qui est de la qualité et de la certification des produits alimentaires. Une source de recettes et d’emplois.  La mise en fonction dudit laboratoire avait été prescrite par le Chef du Gouvernement avant la fin de l'année 2012, en vue de la reprise des exportations des denrées d'origines alimentaire et halieutique, à la reconquête des marchés européen et américain selon les normes internationales.
Pertes socio-économiques
Selon le coordonnateur régional du programme Acp-fish, Oumarou Njifonjou, la production maritime du Cameroun en ce qui concerne la pêche est de 60.000 tonnes de poissons par an dont 8.000 tonnes de poissons issues de la pêche industrielle, 500 tonnes de crevettes et le reste de tonnage est issue de la pêche artisanale. Ceci malgré la piraterie maritime, la pêche illicite, la sous production, dont est victime le pays, et  l’absence de gestion des ressources aquatiques. Sur les 60.000 tonnes, le Cameroun consomme annuellement 300.000 tonnes. A en croire Gustavo Miranda, coordonnateur du programme et représentant de l’Union européenne, le Cameroun perd chaque année 10 milliards de Fcfa du fait de la non exportation de ses produits de pêche, notamment les crevettes,  sur le marché international.  Vu la position stratégique du Cameroun dans la sous-région, ce laboratoire est prévu pour couvrir tout le golfe de Guinée.
Et les Camerounais alors ? A la lecture des documents de base de cet important projet, le laboratoire a pour mission  entre autres de vérifier la qualité sanitaire des denrées alimentaires d’origine animale, et même végétal : plats cuisinés, viandes, salaisons, produits laitiers, légumes, fruits confits, conserves, pâtisserie et boulangerie ... En partenariat avec les organisations professionnelles, il devra participer au maintien de la qualité des cheptels destinées à la consommation humaine, surveiller les maladies reconnues contagieuses,  être une sentinelle en cas d'apparition de pathologies nouvelles ou de réapparition de maladies contagieuses telles que la grippe aviaire, la peste porcine, analyser des aliments pour animaux et garantir un usage approprié des médicaments vétérinaires, question de prévenir l'introduction des contaminants au sein de la chaîne alimentaire. Ses prestations s’étendent à l’analyse des eaux de forages, fontaines, eau de piscines et baignades, eaux à usage industriel et à usage hospitalier, eaux de rivières. Par conséquent il est ouvert aux entreprises agricoles et agro-alimentaires de toute taille, aux éleveurs, aux collectivités, aux vétérinaires praticiens et aux populations.
De bonnes ambitions qui malheureusement restent sur du papier alors que les camerounais continuent à se nourrir de denrées de qualité douteuse. Vivement que le MINEPIA revienne à la raison.
 
 
 
Ismael Lawal
Correspondant d'Alwihda Info à Yaoundé, Cameroun. +237 695884015 En savoir plus sur cet auteur



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)