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POLITIQUE

Centrafrique : Elections, les drôleries d'une république bananière


Alwihda Info | Par Michal Mamadou - 4 Décembre 2015



BANGUI (LNC) — La République centrafricaine, plombée dans une guerre civile dont nul ne peut prévoir la fin tant aux cycles de vengeance succèdent des cycles de vengeance, ne sait plus à quel saint se vouer... Le Pape a fait office, provisoirement.

La France a décidé que la solution serait des élections au plus vite. Alors on va faire au plus vite, quitte à bâcler à coups de précipitation et d'amateurisme; et même si la transition politique en place eut préféré un report, car faute de moyens et surtout, en temps de d'insécurité la chose eut été risqué.

La CEEAC donna son aval récemment, pour très vite faire volte face, en déclarant accepter la prolongation de la transition, tout contradictoirement accepter le chronogramme électoral assez court.

En vérité, la CEEAC s'en lavait les mains et bottait en touche.

Chose magistralement illustrée par la déclaration en privé du président tchadien Idriss Deby : "Qu'ils se débrouillent." D'ailleurs il ne s'est pas fatigué pour se déplacer à Libreville lors de la session extraordinaire de la CEEAC sur la Centrafrique.

ELECTIONS POUR DE FAUX OU MASCARADE ?

Les mots font défaut pour qualifier l'enchainement ahurissant du processus électoral en RCA.
Les centrafricains sont appelés à un vote référendaire le 13 décembre, conditionnant les élections législatives et présidentielles à suivre.

Et s'ils disaient NON ! à cette proposition de referendum que se passera-t'il ?

On tomberait dans une impasse juridique, car les élections ne devraient pas se tenir, étant non constitutionnelles.

Néanmoins, le plus incroyable est que sur les cartes électorales, il n'y aura pas de photos des électeurs.

Selon l'A.N.E, l'Autorité nationale des élections, des difficultés techniques ne permettent pas d'apposer des photos sur les cartes.

L'ahurissant donc, l'A.N.E ne peut pas fournir les dites cartes.
On devine la grande porte ouverte à toutes dérives et fraudes.

Le C.N.T, le Conseil National de Transition devait ce jour décider du oui ou non du maintien ou de l’annulation des photos sur les cartes électorales, face à l'incapacité technique de l’ANE.
Dans le Code électoral, ce point est notifié dans l'Article 47 alinéa 2 ancien, et dans l'article 6 alinéa 4 nouveau.

L'Article 47 alinéa 2 ancien est relatif à la carte d'électeur, qui devait être assortie de la présentation par le votant de l'une des pièces requises pour le recensement électoral.
A une majorité de 56 oui contre 4 non, le C.N.T vient de donner son aval.

Mais problème non élucidé : En clair, en absence de photo sur les cartes d'électeurs, les votants devront fournir une pièce administrative justificative de leur identité. Sauf que, de pièces d'identité en Centrafrique, plus des 80% des électeurs potentiels n'en ont pas.
Les Séléka en moins de deux années ont détruit quasiment toutes les structures administratives dans le pays.

Enfin, les recensements des électeurs, avec des recenseurs pas payés furent très mal menés.
Dans les dits deux millions de votants, combien de fraudeurs ?

Ainsi donc, ces élections, préparées entre amateurisme et manque de moyens sont d'ores et déjà pas CREDIBLES !!

Mais comme le disait Idriss Deby : « Il vaut mieux une mauvaise élection qu'une transition chancelante ».
On y va tout droit !

© Décembre 2015 LNC - LA NOUVELLE CENTRAFRIQUE



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