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AFRIQUE

Centrafrique : La présence des tchadiens est "un motif suffisant" de révolte selon ...


Alwihda Info | Par Jean Gualbert TOGBA - 8 Avril 2013



Décembre 2012. Manifestation à Bangui contre l'avancée de la Séléka. Crédits photos: Diaspora medias
Décembre 2012. Manifestation à Bangui contre l'avancée de la Séléka. Crédits photos: Diaspora medias
Un centrafricain interpelle la classe politique Centrafricaine

Quoi d’anormal ?

Un voile sombre de tristesse et de consternation s’est abattu sur l’âme des centrafricains qui ne comprennent pas le mutisme intriguant de la classe politique. Je m’interroge sur le sens existentiel de la responsabilité politique qui est la votre et qui mérite d’être mise sur la table. En ma qualité d’humble citoyen d’en bas, permettez moi d’extérioriser une frustration partagée de tout un peuple, de la Centrafrique d’en bas laissé-pour-compte.

En effet, notre pays est visité par un tsunami de violence d’une amplitude que jamais le pays a connu. Les centrafricains ont perdu tout repère et ne savent plus vers qui tourner. Ce qui devait être une jouissance se transforme en cauchemar, une libération se transforme en captivité ; braquage, viol, exécution sommaire, des tirs des fusils de combat traumatisant les citoyens, des faits légalement pratiqués en plein jour au vu et au su des responsables de Séléka, sous le regard égaré et impuissance de toute la classe politique qui n’ose pas lever un petit doigt ni initier des actions au coté de la population, pointer les agresseurs et dénoncer la mise à mort programmée de la République.

Tout citoyen est nationaliste parce qu’il a une identité qui est sa particularité parmi les autres membres et la réunion de tous ces membres forment une Nation. Notre Patrie, la Nation centrafricaine a longtemps fait de son credo l’unicité et l’indivisibilité socialement parlant en dehors de toute définition géopolitique.
La fierté d’un citoyen comme moi pour son pays trouve son explication dans la spécificité des valeurs que nos ancêtres nous ont léguées autours de la communion mutuelle et fraternelle, du partage, de la tolérance et de la paix.
Il est important qu’indispensable qu’en ce temps de crise que la communication soit un vecteur de rapprochement aussi bien dans le management anté-crise et post-crise.

Mon intervention citoyenne dénouée de tout intérêt politique se veut constructive. J’inviterais chaque lecteur à ne pas se laisser emporter par le péché de polémique mais plutôt épouser un esprit critique dans un sens de construction et non de démolition car ce pays ne peut aller de l’avant sans l’apport de tout un chacun.
Pour qu’il ait communication il faut deux parties sans quoi se serait un monologue sans intérêt. Le principe de la communication est basé sur l’émission et la réception. Or, force est de constater que, entre vous la classe politique et nous les citoyens d’en bas, il y a une coupure, une déconnection depuis une belle lurette. Les seules fois que vous vous souvenez de l’existence du peuple sont les rares moments des consultations électorales.
La gestion de la crise Centrafricaine du coup d’Etat du 24 mars 2013 par toute la classe politique met la lumière sur l’absence de probité politique qui devait être votre partage quotidien dans ce combat au coté des centrafricains pour la reconquête de notre souveraineté et d’une fierté Nationale et non contre nous citoyens.

• Les exactions que subissent les centrafricains ne sont-elles pas un motif suffisamment grave de protestation ?

• La présence des tchadiens, soudanais et autres mercenaires, qui traumatisent la population centrafricaine n’est-il pas un motif suffisant de protestation ?

• Les destructions préméditées des archives publiques, des bâtiments Administratifs de l’Etat, des biens privés ne le sont-ils pas ?

• La suspension de la constitution n’est-il un motif suffisant de protestation ?

A quelle échelle de gravité faudrait-il pour vous faire réagir à part tout ce qui touche aux postes ministériels et la Présidence ?

En occurrence, la nécessite d’une conférence nationale s’impose avant la mise en place d’un organe de gestion transitoire afin de libérer les centrafricains de la psychose de la violence et des symptômes caractérisant la souffrance et l’humiliation initiés par Seleka sur l’ensemble du territoire.

Le moment est très solennel et grave. Saisissez cette opportunité pour vous réconcilier avec le peuple centrafricain et endiguer cette crise de confiance. Je dis avec beaucoup de sincérité que votre place est au coté des citoyens qui souffrent et nous portons vers vous ce regard d’espérance et que l’écho de nos voix vous parvienne. Le sang coulé ne l’a pas en vain mais pour une résolution profonde et responsable pour un devenir plus que meilleur.

Les centrafricains sont en situation de « non assistance a personne en danger » et n’ont que leurs yeux pour pleurer. Vous êtes comptables de la situation que travers le pays et de la destinée de Centrafrique, nous vous laissons face à vos obligations de responsabilité politique et le peuple centrafricain tout entier a le droit de vous demander des comptes.

J’ose espérer qu’à la sortie de cette crise, naitra une autre République unie et forte avec toutes les garanties de PLUS JAMAIS CA.

Jean Gualbert TOGBA



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