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Centrafrique : tensions à Bangui où le désarmement des milices doit commencer


Alwihda Info | Par - 9 Décembre 2013


Le président de la RCA, Michel Djotodia, a décrété samedi un deuil national de trois jours à compter de dimanche en mémoire des victimes des massacres. Le chef d'Etat, qui s'exprimait à la radio, a présenté ses condoléances « à toutes les populations centrafricaines et plus particulièrement aux populations banguissoises qui ont été éprouvées par les événements des dernières quarante-huit heures ».


Les soldats français ont étendu dimanche 8 décembre leur champ d'action dans tout Bangui, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka, en attendant le désarmement des groupes armés promis par Paris. « La période d'impunité est terminée », a prévenu dimanche soir le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, lors de l'émission « Grand jury RTL-Figaro-LCI ». « Pour l'instant, nous avons patrouillé soit en ville, soit dans la forêt [...] On entre dans une phase où on pose les armes. Tout le monde pose les armes », a insisté le ministre. Ou alors « on utilise la force pour les faire poser ». Lire notre reportage : L'armée française se déploie peu à peu dans Bangui, plongée dans la terreur Dans Bangui, les forces françaises de l'opération « Sangaris » ont continué dimanche leurs patrouilles, en blindés sur les grands axes et à pieds dans les quartiers, avec des éléments de la future force africaine Misca, qui compte 2 500 hommes et va voir ses effectifs portés à 6 000 soldats. Des militaires français ont aussi été déployés dans le nord et l'ouest de la Centrafrique, notamment dans les villes de Bossangoa et Bossembélé. Dimanche, environ 1 600 soldats français étaient déployés en Centrafrique. « Là où nous sommes, nous ne constatons pas de menace à l'encontre de la population, mais la situation sécuritaire reste tendue » indique l'état-major français. Les soldats français ont notamment observé une certaine « tension » à l'approche d'éléments armés de l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir) : « Ils ont compris qu'ils vont devoir être regroupés, désarmés, que la force française est en train de s'imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée une tension ». Dimanche, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué que près de 400 personnes ont été tuées dans les violences au cours des trois derniers jours à Bangui. « On dénombre 394 morts. Le calme est revenu à Bangui même s'il y a encore quelques exactions ici ou là », a-t-il précisé sur France 3. DEUIL NATIONAL DE TROIS JOURS Le président de la RCA, Michel Djotodia, a décrété samedi un deuil national de trois jours à compter de dimanche en mémoire des victimes des massacres. Le chef d'Etat, qui s'exprimait à la radio, a présenté ses condoléances « à toutes les populations centrafricaines et plus particulièrement aux populations banguissoises qui ont été éprouvées par les événements des dernières quarante-huit heures ». « Au moment où je vous parle, la situation est sous le contrôle des forces de défense et de sécurité (…). Plus rien ne s'oppose à la reprise des activités », a-t-il affirmé, appelant ses compatriotes à « vaquer sans crainte » à leurs occupations. Après avoir rendu « un hommage appuyé à tous les pays africains frères qui [leur] ont apporté leur assistance multiforme depuis l'éclatement de la crise », Michel Djotodia a également dit « [ses] sincères remerciements et [sa] profonde gratitude à la France, et tout particulièrement au président (…) François Hollande, qui a plaidé la cause de la RCA auprès de la communauté internationale ». « ON NE PEUT PAS LAISSER EN PLACE UN PRÉSIDENT QUI N'A RIEN PU FAIRE » La République centrafricaine est plongée dans un engrenage de violences intercommunautaires et interreligieuses entre chrétiens (80 % de la population) et musulmans depuis la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, en mars. Pour y faire face, l'opération française, lancée avec le feu vert de l'Organisation des Nations unies (ONU), assiste la force africaine sur place. Interrogé sur l'avenir de Michel Djotodia, porté au pouvoir par la Séléka, qu'il a depuis dissoute, François Hollande a tranché : « On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, a laissé faire. (…) Nous en avons parlé avec des Africains qui se mobilisent, avec le premier ministre [Nicolas Tiangaye], et l'idée a été d'aller le plus vite possible vers une élection pour qu'il y ait une autorité légitime », a-t-il déclaré. Un scrutin est théoriquement prévu en République centrafricaine en février 2015, et, conformément aux accords de transition, M. Djotodia comme M. Tiangaye ne pourront être candidats. Un autre deuil de trois jours, du 13 au 15 décembre, est prévu dans le pays en mémoire de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, mort jeudi soir, à l'âge de 95 ans. « De manière concomitante à la crise qui nous secoue notre pays, l'Afrique, que dis-je, le monde entier pleure un de ses héros », a déclaré Michel Djotodia. Le Monde



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