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AFRIQUE

DJIBOUTI - Députés et leaders de l'opposition, tabassés : Sombre Journée Mondiale des Droits de l'Homme pour les djiboutiens


Alwihda Info | Par Huno Djibouti - 11 Décembre 2015


Les problèmes de Djibouti ne peuvent être résolus que si les djiboutiens luttent.


DJIBOUTI - Députés et leaders de l'opposition, tabassés : Sombre Journée Mondiale des Droits de l'Homme pour les djiboutiens
A Djibouti, les autorités ne semblent pas être intéressées par la situation des droits de l’Homme dans le pays et refusent obstinément d’appliquer l’accord-cadre politique, signé avec l’USN le 30 décembre 2014, lequel prévoit des réformes démocratiques immédiates telles qu’une Commission électorale nationale indépendante paritaire (CENI). Suite à la mise en place, par Décret № 2015-3016 PR/PM en date du 25 novembre 2015, de mesures exceptionnelles et "providentielles" de lutte contre le terrorisme viennent compromettre les dispositions constitutionnelles relatives à l’exercice normal des droits humains et libertés fondamentales de l'opposition USN, à savoir : la liberté de circulation, liberté de réunion et la libre expression. Or ce décret n’a jamais été fait mention d’interdiction ou de suspension de toute réunion ou manifestation à caractère politique ou associative. Pourtant, le Premier Ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed annonce à télé une "interdiction de rassemblement et d'attroupement sur la voie publique". Quant aux citoyens djiboutiens, ils ne peuvent toujours pas manifester dans la rue leur désaccord avec les politiques gouvernementales. La situation des partis politiques, quant à elle, est exécrable. Certains ne sont pas agréés pour des motifs fallacieux et les députés sont empêchés de faire leur travail Pis, alors que la célébration de la journée des droits de l’Homme est laissée à la Commission Nationale des Droits de l'Homme - CNDH, un observatoire officiel et inféodé au régime que préside l'Ex-Procureur général de Djibouti, Ali Mohamed Abdou, connu à l'époque pour ses multiples dénis de justice, ce jeudi 10 décembre 2015 (Journée mondiale des droits de l'homme), les membres du Haut-Conseil de l'Union pour le Salut National - USN et députés de l'opposition venus siroter un jus ou boire un café à la terrasse du restaurant-bar "L'Historil", à la place Ménélik, ont physiquement été agressés par un escadron de la police sous les ordres du voyou directeur générale, le colonel Abdillahi Abdi farah, qui est internationalement connu pour son trafic d’enfants et de passeports. Avant de s'attaquer aux leaders de l'USN, cette milice au nombre de 250 hommes a encerclé tout le centre-ville, détournant la circulation de la place Ménélik et interdisant aux leaders de l'USN de sortir du restaurant-bar. Matraques au poing, ils ont minutieusement tabasser tous les leaders. Ce fut un déferlement de violences. Tout avait visiblement été bien planifié. C'est clairement un guet-apens ! Voici la liste des personnes tabassées, arrêtées et détenues, cela en dehors de toute justification légale par la police. Il s'agit : 1) du député Said Houssein Robleh (le plus jeune député de l'histoire de l'Assemblée nationale), on y voit le jeune député gisant à terre et recevant des coups ; 2) de Housssein Robleh Dabar ; 3) de Mohamed Ahmed Youssouf (dit Rabache) ; 4) de Kader Mohamed Egueh (dit Lieutenant) ; 5) de Fayçal Mohamed Ibrahim ; 6) et de Ibrahim Ali Ahmed. Blessé, le député Ismail Ahmed Assoweh, fut quant à lui hospitalisé après son passage à tabac par la police. Il souffre : de contusions multiples thoracique ; de vertiges et troubles de l'équilibre. Profondément préoccupé par la recrudescence des arrestations et détentions arbitraires, d’actes de harcèlement, y compris judiciaire, de menaces et autres formes d’intimidation, d'exécutions sommaires et extrajudiciaires ou encore d’actes de torture. Irrité de l'impunité dont semble jouir les responsables d’exactions. Révolté par les actes de violence et de représailles dont sont régulièrement victimes les membres de l'opposition et leurs familles. Indigné par la persistance des menaces, actes de harcèlements à l’encontre d'une société civile qui ne peut exister sans être inféodée, d’une manière ou d’une autre, au régime. Notamment, les organisations syndicales, médias indépendants et associations, qui n'ont droit à l'existence que dans la constitution. Relevant la non application de l'accord-cadre du 30-12-2014 ainsi que les nombreuses tentatives de restriction et de criminalisation de l'opposition par les voies administratives, législatives ou judiciaires. Particulièrement inquiet des violations des droits de l’homme dont viennent d'être victimes les parlementaires de l'opposition USN, qui constituent sans nul doute, le franchissement de la dernière « ligne rouge » en matières d'agissements liberticides. Sachant que l'élection présidentielle aura lieu, le 8 avril 2016, je suis convaincu qu'avec la mise en place (pour 2 mois) de mesures exceptionnelles, le régime n’est intéressé que par sa survie et la répression de toute voix discordante. Dans cet espace politique et civil verrouillé, où le contraste entre l’opulence d'un régime corrompu et la misère d'un peuple muselé est flagrant, sachant que l'espoir d’une évolution dans l'alternance politique pacifique par la voie des urnes n'étant pas possible, j'exhorte l'opposition djiboutienne : 1) de mettre fin au dialogue avec le régime voyou de Guelleh ; 2) de retirer les députés USN de cet hémicycle monochrome ; 3) d'organiser des manifestations tous azimuts afin d'émanciper le peuple. Les problèmes de Djibouti ne peuvent être résolus que si les djiboutiens luttent.



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