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Egypte: Les Frères musulmans appelent à une sortie de la crise


Alwihda Info | Par - 17 Novembre 2013


A la question de savoir si la coalition allait insister pour obtenir le retour au pouvoir de M. Morsi, M. Youssef a répondu: "Ne nous précipitons pas", estimant que le sujet pourrait être abordé en temps voulu.


La coalition islamiste des partisans de Mohamed Morsi a appelé samedi au dialogue "pour sortir (l'Egypte) de la crise", sans exiger explicitement comme préalable le retour au pouvoir du président destitué par l'armée.
Cette coalition chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, qui dénonce un "coup d'Etat" et refusait de reconnaître les autorités installées par l'armée, "appelle toutes les forces révolutionnaires, partis politiques et personnalités patriotiques à entamer un dialogue profond pour sortir de la crise actuelle".
Et, pour la première fois, elle n'évoque le retour au pouvoir de M. Morsi, habituellement posé comme condition préalable à toute négociation, que de façon évasive.
Ainsi, Imam Youssef, dirigeant du parti Assala, membre de la coalition, a affirmé à l'AFP que les islamistes ne posaient "aucune condition". Un cadre du parti Liberté et Justice (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, a pour sa part nuancé, expliquant à l'AFP que les islamistes étaient ouverts à des discussions sur une démission de M. Morsi dans le respect de la Constitution.
Le communiqué de la coalition, lui, se limite à demander "le retour à la légitimité constitutionnelle et au processus démocratique incluant tous les mouvements politiques, sans qu'aucun ne monopolise le processus ou en soit exclu".
Cette "légitimité" fait autant référence au président destitué qu'au Sénat dissous et à la Constitution suspendue le 3 juillet dès l'arrestation par les militaires de M. Morsi.
Depuis, le gouvernement par intérim a mis en place une "feuille de route" qui prévoit des législatives en février ou mars et une présidentielle en été. Le nouveau pouvoir impose comme préalable aux Frères musulmans d'accepter ce plan avant toute négociation.
Mais au moment où l'appel au dialogue était lancé, les médias officiels rapportaient qu'un comité de juges avait recommandé la dissolution du PLJ qui avait largement remporté les législatives fin 2011 et ensuite la présidentielle en juin 2012.
Depuis le coup de force contre le seul président jamais élu démocratiquement du pays, le gouvernement intérimaire réprime violemment ses partisans. Plus d'un millier de personnes, en majorité des manifestants pro-Morsi, ont péri tandis que des milliers d'islamistes ont été arrêtés, dont la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans.
Selon M. Youssef, la coalition plaide pour que les discussions commencent "sous deux semaines", ajoutant que les islamistes étaient prêts à discuter "toutes les solutions qui mèneront à la stabilité". "Nous voulons une solution démocratique et cela ne veut pas forcément dire que nous devons être au pouvoir", a-t-il dit.
"Il y a des visions qui s'opposent", a indiqué à l'AFP le cadre du PLJ sous le couvert de l'anonymat: certains plaident pour que M. Morsi aille jusqu'au bout de son mandat, tandis que d'autres acceptent qu'il démissionne immédiatement et confie le pouvoir à un Premier ministre. "Quant aux détails, s'ils respectent la légitimité et la Constitution, la (solution) sera acceptable".
L'appel au dialogue, selon lui, est destiné aux partis politiques. "Nous pouvons discuter avec les autorités issues du coup d'Etat, mais seulement si elles acceptent le cadre" des négociations, a-t-il ajouté.
La coalition, qui organise régulièrement des manifestations en dépit de la violente répression, a prôné samedi l'"opposition pacifique" et appelé à la "fin de l'effusion de sang" et à l'arrêt des "campagnes de haine dans les médias".
Elle plaide également avant l'ouverture de ce dialogue pour la libération des prisonniers et la réouverture des médias islamistes fermés dès le 3 juillet. Elle a en outre réclamé le "retour des militaires dans les casernes".
A la question de savoir si la coalition allait insister pour obtenir le retour au pouvoir de M. Morsi, M. Youssef a répondu: "Ne nous précipitons pas", estimant que le sujet pourrait être abordé en temps voulu.
A l'ouverture de son procès le 4 novembre, M. Morsi a dit rejeter l'autorité des juges devant lesquels il comparaît pour "incitation au meurtre" de manifestants. Les plus hauts dirigeants de sa confrérie sont actuellement incarcérés et sous le coup du même chef d'accusation.
Le 23 septembre, un tribunal avait prononcé une interdiction temporaire de la confrérie et ordonné le gel de ses avoirs dans l'attente d'un jugement final au fond.
AFP

Sadam Ahmat
Rédaction d'Alwihda Info. En savoir plus sur cet auteur



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