Les évêques du Tchad appellent à des mesures urgentes pour mettre fin à la violence au sud

Lors de la réunion, le Chef de l'État a informé les évêques des mesures prises par les Forces de la défense et de la sécurité pour faire face à la situation. Cependant, les rapports de mission envoyés par l'Église catholique dans le diocèse de Goré et par le Révérend Pasteur DIIMALNGAR Madjibaye, Secrétaire général de l'EEMET, dans la zone troublée, ont suscité des inquiétudes quant à l'efficacité de ces mesures.

Les évêques condamnent fermement les actes de violence perpétrés par des meurtriers sans scrupules contre des citoyens sans défense. Ils ont également exprimé leur surprise face au retard de la communication du ministère de l'administration du territoire et à l'absence de compassion exprimée à l'égard des victimes. De plus, la désignation de ces criminels comme de simples "bandits" transfrontaliers dissimule mal leur véritable identité et leur mobilité malgré le déploiement des forces de sécurité.

Le mode opératoire de ces criminels, qui agissent à visage découvert pendant la nuit ou au petit matin, en surprenant leurs victimes dans leur sommeil ou pendant la prière, est particulièrement préoccupant. Les incendies de maisons dans les villages et les pillages de réserves alimentaires, en pleine saison des pluies, ont pour objectif de provoquer un exode et la famine, forçant ainsi les populations à abandonner leurs terres.

Les évêques expriment leur étonnement quant à l'incapacité des forces de défense et de sécurité à empêcher cette spirale de violence qui se propage inexorablement dans d'autres régions du sud du pays. Ils appellent à un soutien total au communiqué de presse publié par l'Entente des Églises et Missions Évangéliques au Tchad et partagent le mémorandum soumis au Président de la Transition lors de leur récente audience.

Lors de la réunion, les évêques ont également abordé la question des serviteurs de Dieu qui ont été victimes de violences, voire tués. Ils soulignent l'importance de respecter ceux qui veillent sur le pays et ses habitants au nom de Dieu, par la prière et la célébration quotidienne de l'Eucharistie. Les évêques rappellent que la paix et la tolérance prêchées perdent leur sens si les autorités ne montrent pas de respect envers les hommes de Dieu et les lieux de culte.