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AFRIQUE

Libye : Khaled et Saddam Haftar prennent les commandes de l’Armée nationale libyenne


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 20 Août 2025



© Libya Observer
© Libya Observer
La Chambre des représentants de l’Est libyen a entériné lundi une série de nominations qui renforcent la mainmise du maréchal Khalifa Haftar et de sa famille sur l’Armée nationale libyenne (ANL). Ses deux fils, Khaled et Saddam Haftar, se voient confier les postes clés de chef d’état-major et de vice-commandant en chef.

Une réorganisation au sommet de l’ANL
Lors d’une session présidée par le président du Parlement Aguila Saleh, les députés ont confirmé la nomination du lieutenant-général Khaled Khalifa Haftar comme chef d’état-major de l’ANL.

Son frère Saddam Haftar, jusque-là chef d’état-major des forces terrestres, devient pour sa part vice-commandant en chef, avec l’ensemble des prérogatives prévues par la loi militaire de 2015. Ces décisions s’inscrivent dans une vaste réorganisation menée par le maréchal Khalifa Haftar, 83 ans, qui entend consolider le pouvoir de son clan au sein de l’appareil militaire alors que son état de santé suscite des interrogations.

Le poids des fils Haftar
Fondateur du 106ᵉ brigade en 2015, Khaled Haftar a acquis une notoriété pour son rôle dans la lutte contre le terrorisme et sa gestion de la « ville militaire » de Benghazi, un projet présenté comme vitrine de modernisation. Son frère Saddam, promu en juillet vice-commandant en chef, est perçu comme l’héritier désigné du maréchal. Pour équilibrer les rivalités familiales, les deux frères se partagent désormais les deux plus hauts postes militaires après celui de leur père.

Un vieux compagnon écarté
L’ancien chef d’état-major, Abdulrazek al-Nadoori, proche collaborateur de Khalifa Haftar depuis 2014, a été remercié et nommé conseiller à la sécurité nationale. Militaire de carrière, blessé durant la guerre de 2011 et rescapé d’un attentat en 2018, Nadoori a longtemps été l’un des piliers de l’ANL. Son départ symbolise l’effacement progressif des figures historiques au profit du cercle familial des Haftar.

Une succession dynastique critiquée
Pour de nombreux observateurs, cette recomposition confirme une stratégie de transmission héréditaire du pouvoir militaire dans l’Est libyen, une démarche que d’aucuns comparent à la tentative avortée de Mouammar Kadhafi de placer son fils Saïf al-Islam au pouvoir.

Selon un analyste cité par RFI, « le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement des décisions de Haftar », certains allant jusqu’à affirmer que les députés ne sont que des « pions » déplacés au gré des volontés du maréchal. À travers ces nominations, le maréchal Khalifa Haftar consolide la continuité de son clan à la tête de l’ANL, tout en verrouillant l’espace politique à l’Est en empêchant, notamment, la tenue d’élections municipales dans les zones sous son contrôle.



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