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EDITORIAL

N’Djamena : méchanceté, jalousie et calomnie, des fléaux qui menacent la cohabitation pacifique


Alwihda Info | Par Gontran Temandang - 30 Septembre 2025


Dans les cours communes de N’Djamena, où l’intimité est rare et la promiscuité quotidienne, un mal insidieux mine la paix des ménages et des voisinages : la calomnie, la médisance et la critique non constructive. Loin d’être anodins, ces comportements dressent des murs invisibles de méfiance et d’animosité, transformant la cohabitation en un terrain de tensions permanentes. Les mésententes qui en découlent, souvent pour des motifs futiles ou infondés, deviennent de véritables obstacles au vivre-ensemble.


Pourquoi critiquer plutôt que conseiller ?

Le non-dit ou le mal-dit circule comme un poison. « Souvent, ma voisine me critique avec sa camarade ; elles pensent que je ne suis pas au courant de ce qu’elles disent sur moi », déplore Épiphanie. Ces propos blessants, perçus ou réels, instaurent un climat de suspicion et d’insécurité émotionnelle. L’individu se sent jugé, observé, et ce sentiment suffit à briser le dialogue et l’entraide, pourtant essentiels dans ce type de cadre de vie.

Peu à peu, la critique prend la place de la communication. Chaque partie pointe les défauts de l’autre, se posant en juge et partie, au lieu de rechercher une résolution ou une compréhension mutuelle. Cette spirale de reproches nourrit la zizanie et fragilise le socle même de toute relation saine. Quand la critique domine, la confiance disparaît, rendant presque impossibles la coopération et le respect mutuel.

Pauvreté et jalousie : un cocktail toxique

Bernard apporte un éclairage socio-économique sur le phénomène. Selon lui, « la société est structurée de telle sorte que ceux qui n’ont rien à faire sont souvent ceux qui se livrent à la critique et à la calomnie ». Il souligne également le rôle aggravant de la pauvreté.

Dans un contexte de précarité, la jalousie s’exacerbe et alimente les tensions. « Souvent les gens sont jaloux de leur prochain, ce qui fait qu’ils parlent mal des autres », avance-t-il. Qu’il s’agisse d’une nouvelle acquisition, d’un statut social ou d’une simple aisance, les petites réussites des uns deviennent un déclencheur de malveillance chez d’autres. La calomnie devient alors un mécanisme de défense ou une tentative de rabaisser autrui pour rétablir une égalité perçue comme rompue.

Pour une culture de la bienveillance

La quête d’une cohabitation pacifique à N’Djamena exige une prise de conscience collective. Il est impératif de briser le cercle vicieux de la critique et de la calomnie en privilégiant :

La communication directe : encourager les habitants à se parler franchement en cas de différend, plutôt que de laisser les frustrations se transformer en commérages.

L’éducation à l’empathie : sensibiliser aux effets dévastateurs de la médisance sur le bien-être psychologique des voisins et sur la vie collective.

Des espaces de médiation : mettre en place, même de façon informelle, des mécanismes de dialogue pour désamorcer les conflits avant qu’ils ne dégénèrent.

Tant que les mots seront utilisés comme des armes au lieu de ponts, les cours communes de N’Djamena resteront des lieux de tensions plutôt que de paix. Rétablir la confiance et cultiver la bienveillance sont les clés d’une vie de voisinage harmonieuse et respectueuse.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)