
Un bilan mondial de plus de 67 000 morts et disparus
Selon les données de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 67 000 personnes sont décédées ou portées disparues sur les routes migratoires entre 2014 et septembre 2024. Ce bilan ne cesse de s'alourdir, avec l'année 2023 désignée comme la plus meurtrière : 8 606 migrants y ont perdu la vie ou disparu.
- La Méditerranée, frontière la plus dangereuse : Depuis 2014, plus de 30 000 personnes y sont décédées ou disparues. En 2023 seulement, l'OIM a recensé 3 155 migrants morts en tentant la traversée.
- Autres routes européennes : Le nombre de décès augmente aussi sur d'autres frontières. La route des Canaries a vu 959 décès enregistrés par l'OIM en 2023, un chiffre que l'association espagnole Caminando Fronteras estime à 7 006 pour la même période. Les naufrages dans la Manche ont également fait de nombreuses victimes, avec 158 décès recensés à la frontière franco-britannique en 2023.
- Le désert du Sahara : Depuis 2014, l'OIM a comptabilisé 6 302 décès ou disparitions dans le désert. Cependant, de nombreux experts s'accordent à dire que ce nombre est largement sous-estimé, car la mort de nombreux migrants n'est jamais enregistrée.

Des chiffres sous-estimés et des disparitions silencieuses
Les statistiques disponibles ne représentent qu'une fraction de la réalité. Le nombre exact de décès sur les routes migratoires reste inconnu, notamment parce que la grande majorité des corps ne sont jamais retrouvés. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 70 à 80 % des corps des victimes de naufrages disparaissent à jamais. Ce taux dépasse même les 90 % sur la route des Canaries, selon Caminando Fronteras. Le terme de "personnes disparues" est alors utilisé pour ces tragédies silencieuses.