
Le discours officiel contre la réalité du terrain
Le ministère de la Défense nationale avait publié un communiqué le 27 septembre 2025, rapportant des accrochages entre une unité de patrouille des Forces armées centrafricaines (FACA) et des assaillants venus du Soudan, près d’Amdafock. Le ministère affirmait avoir mis les assaillants en déroute et que le calme était revenu, qualifiant les informations persistantes d'affrontements de simples « rumeurs alarmistes ».
Cette version a été vivement rejetée par la Jeunesse Consciente de la Vakaga. Dans une déclaration datée du 1er octobre et signée par son coordonnateur, Abakar Salim Deya, et son Secrétaire Général, Zoyondoko Hakim Adoum, le mouvement accuse Bangui de minimiser la gravité de la situation.
Les faits contredits par la jeunesse locale :
- Attaque confirmée : Le mouvement affirme qu’une attaque a bien eu lieu le 21 septembre à Amkouramayé, village frontalier, suite à l’incursion d’éléments armés venus du Soudan.
- Déplacements massifs : Contrairement aux assurances de Bangui, l'insécurité persiste, entraînant le déplacement massif de populations de plus de sept villages, aujourd'hui réfugiés à Birao, chef-lieu de la préfecture. Des ONG et des habitants confirment ces déplacements.
- Tirs d’obus : Le mouvement confirme les informations relayées par certains médias nationaux faisant état de deux obus tirés depuis le Soudan vers le territoire centrafricain le 26 septembre.
Appel au renforcement des FACA et à la coordination
La Jeunesse Consciente a jugé « offensants » les propos du ministère qualifiant leurs alertes d'alarmistes, soulignant qu’elles ne font que rapporter « la vérité du terrain », dont les autorités locales sont parfaitement informées.
Si la présence des FACA est reconnue, la jeunesse estime qu’elle est insuffisante pour sécuriser une région particulièrement sensible en raison du conflit qui sévit au Soudan voisin (depuis 2023), qui favorise la circulation d’armes et les incursions transfrontalières.
Le mouvement a donc lancé un appel aux autorités de Bangui :
- Renforcer d’urgence les effectifs et les moyens des FACA dans les zones frontalières.
- Consulter davantage les autorités locales et les commandants militaires en poste avant de publier des déclarations officielles, afin de garantir une meilleure coordination et une réponse adaptée aux réalités sécuritaires.