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AFRIQUE

TOGO : Cinq ans de procédure dans l'affaire d'escroquerie internationale


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 10 Février 2016



TOGO : Cinq ans de procédure dans l'affaire d'escroquerie internationale
Lomé, le 10 février 2015 – La justice togolaise a procédé le 6 février à la remise en liberté d’office de l’ancien ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement Pascal Bodjona.  Ce dernier est mis en examen pour complicité dans une affaire d’escroquerie internationale suite à une plainte déposée par Monsieur Abbas al-Youssef, homme d’affaires, originaire des Emirats Arabes Unis.

L’affaire commence en mars 2008, lorsque Monsieur Abbas al-Youssef est abordé dans un hôtel à Dubaï par un Nigérian. Ce dernier présente à l’Emirati une dame, Mounira Awa comme veuve de l’ancien président ivoirien Robert Guéï. Le plan conçu par les escrocs est de faire croire à l’Emirati l’existence d’une somme de 275 millions de dollars appartenant à feu le Général Robert Guéï, dans un coffre de la « Banque centrale togolaise ».

Abass al-Youssef doit donc investir une certaine somme pour corrompre des officiels togolais et faciliter le déblocage des 275 millions de dollars. Il récupèrerait ainsi une importante partie du pactole. Selon cet homme d’affaires, la véracité des propos des escrocs a été confirmée par son ami l’ancien patron du groupe Elf, Loïk Le Floch-Prigent. Ce dernier, également inculpé par la justice togolaise, a toujours contesté cette version.

En juillet de la même année, Abass al-Youssef et Loïk Le Floch-Prigent se déplacent à Lomé pour débloquer l’argent de la « Banque centrale togolaise ». A leur arrivée, ils rencontrent certaines personnalités grâce à un homme d’affaires togolais, Bertin Sow Agba qui se serait présenté comme ministre de l’Intérieur. Parmi les personnalités rencontrées, figurent Pascal Bodjona à l’époque ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales. L’ancien ministre de l’Administration territoriale sera également accusé par L’Emirati de complicité avec les escrocs.

Près de 48 millions de dollars auraient donc été soutirés à Abass al-Youssef entre juillet 2008 et mars 2011.  Ce dernier portera plainte auprès du tribunal de Lomé pour escroquerie en bande organisée notamment contre Bertin Sow Agba, Pascal Bodjona et Loïk Le Floch-Prigent.

Principal accusé, l’homme d’affaires Bertin Sow Agba a été détenu du 7 mars 2011 au 16 avril 2013 suite à une remise en liberté provisoire. Deux mois plus tard, en juin 2013, il fuit le Togo. Il est depuis lors sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

Le français Loïk Le Floch-Prigent a été arrêté le 15 septembre 2012 à Abidjan et extradé vers le Togo où il passera cinq mois en prison avant d’être libéré en février 2013 pour « raisons de santé ». Il reste également inculpé.

L’ancien ministre Pascal Bodjona est entendu le 10 août 2012, quelques jours après sa sortie du gouvernement comme témoin sous serment. Le 1er septembre il est accusé de « complicité d’escroquerie » puis détenu « pour les besoins de l’enquête ». Il sera provisoirement libéré le 9 avril 2013. Il est de nouveau incarcéré le 21 août 2014 avant d’être libéré d’office le 6 février 2016.

Pascal Bodjona qui a passé près de 18 mois en prison, a bouclé la moitié de la peine maximale encourue pour complicité d’escroquerie. Il bénéficie donc, conformément à l’article 113 du code de procédure pénale, d’une libération d’office qui n’éteint pas pour autant l’action contre lui. Ainsi, l’instruction du dossier – qui n’a toujours pas été abordé au fond – se poursuit.

L’ancien ministre de l’Administration territoriale demeure donc inculpé de « complicité d’escroquerie ». Un procès pourrait se tenir dans les prochains mois, lorsque le juge d’instruction aura rassemblé « assez d’éléments ». Dans le cas contraire l’inculpé bénéficiera d’un non-lieu.



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