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TCHAD

Tchad : La renaissance n’est pas seulement dans le béton et l’asphalte !


Alwihda Info | Par Abbas Kayangar - 23 Février 2014



Par Abbas Kayangar

Jeune Tchadien dans un chantier chinois au Tchad © Photo : Mohamadou Houmfa - Rnw.nl
Jeune Tchadien dans un chantier chinois au Tchad © Photo : Mohamadou Houmfa - Rnw.nl
Depuis quelques temps les Tchadiens font face aux matraques médiatiques incessantes faisant l’apologie d’un Tchad qui change, qui renait de ses cendres alors que les pratiques néfastes persistent encore dans les mentalités. Même si des infrastructures émergent ça et là, des prédateurs de tout ordre continuent de sucer la substance vitale du pays en perpétuant la corruption, le clientélisme, l’injustice, les détournements des deniers publics et la négation des droits de la majorité silencieuse.
 
On parle de la renaissance sans vouloir réellement punir les délinquants de la république qui grugent nos ressources, volent nos médicaments dans les hopitaux, détournent nos manuels scolaires et matériels didactiques, compromettent les intérêts du Tchad en mettant les leurs en avant. Est-cela la renaissance? Parlons plutôt de dégénérescence car on continue de faire peur à une certaine presse de savoir quoi écrire ou dire. On continue de voir des gens se trouvant au dessus de la loi, narguant leur victime et refusant de répondre aux convocations des juges.
 
Faire renaitre un pays ne se résume pas seulement au béton et à l’asphalte, il faut opérer un changement profond et conséquent des mentalités et des comportements, punir sévèrement, je dis bien punir rudement les voleurs des deniers publics en respectant les textes et lois du pays. On ne peut parler d’une renaissance sans changer la « couleur » des choses, et la couleur des choses qu’il faut changer au Tchad, c’est la corruption, le détournement des deniers publics, le clientélisme, l’injustice, l’amateurisme puéril dans la gestion du pays et la prise des décisions. Faire renaitre le Tchad, c’est aussi mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et non faire la PROMOTION SOCIALE des prédateurs, des voleurs, des incapables intellectuellement" qui prétendent honteusement œuvrer pour le bien-être du pays tout en volant et trahissant la confiance placée en eux.
 
Faire renaitre un pays, c’est opérer radicalement dans l’expansion de l’agriculture et de l’élevage, promouvoir une véritable politique éducationnelle et non construire des écoles et des universités sans au préalable résoudre le problème de manque de personnel enseignant qualifié. Parler de Renaissance du Tchad, c’est aussi instaurer un climat d’estime de soi et de sécurité, avoir une veritable police truffée d’intellectuels rompus au métier et non remplir les commissariats et sous-commissariats des analphabètes qui ne peuvent même pas élaborer une procédure respectant la loi, faire un constat d’accident, dresser un procès-verbal régulier ou encore connaitre les droits des citoyens. Faire renaitre un pays de ses cendres, c’est avoir des gendarmes professionnels et non des hommes à la gâchette facile, c’est avoir une armée qui défend son peuple et non des militaires prêts à bastonner ou à tuer le premier impudent qui se trouverait sur leur chemin.
 
Faire la renaissance et la révolution, c’est réprimer sévèrement les ministres, directeurs, cadres, et responsables accusées de détournements des deniers publics dont des nombreux récidivistes. La renaissance, c’est d’envoyer ces « bandits » entravés quelque soit leur rang et leur statut dans nos rues pour des travaux d’intérêt public avec des inscriptions sur leur tenue de bagne :
 
« J’ai trahi mon peuple, j’ai volé mon peuple! »
 
« Hier, j’étais ministre, aujourd’hui je suis voleur! »
 
« Attention, je suis un voleur des deniers publics! »
 
C’est en combattant avec vigueur tous les prédateurs de nos ressources qu’on dira que la renaissance du Tchad est en marche. C’est en envoyant un message fort aux bandits qu’on opérera une veritable révolution et ne plus voir le Tchad inscrit sur les listes de la honte. Que coutera-t-il d’envoyer ceux qui volent et affament le peuple pour deux ou trois décennies de prison sans possibilité de libération conditionnelle? Que coutera-t-il de radier à vie ces parasites de l’administration tchadienne? Pourquoi préfère-t-on mettre en prison les petits voleurs de marmite à la grande joie des détourneurs de nos milliards? À quand le concept de la tolérance zéro? À quand la fin du carnaval des détournements de deniers publics? À quand des véritables procès publics pour ces voleurs? À quand la saisie des biens de tous ceux qui volent l’argent du peuple Tchadien?
 
Au moment crucial où bon nombre de pays font face à la menace terroriste, nous devons aussi inscrire dans l’agenda de la Renaissance du Tchad, la nuisibilité des prédateurs et voleurs des deniers publics. Ils doivent être mis à la même enseigne que les terroristes, les conspirateurs et les ennemis de la nation. On doit amender certains textes de lois pour alourdir les peines à plusieurs années de prison ferme. On doit humilier au maximum tout bandit, tout affameur du peuple, tout parasite de notre économie, et c’est de cette manière que nous pouvons parler d’une véritable renaissance du Tchad, car il n’y a pas de renaissance sans mise hors d’état de nuire tous les voleurs, les corrompus, les corrupteurs et les violeurs des lois du pays, etc. Un message fort : envoyons ces termites dans l’oubli pour au moins dix à vingt ans de travaux forcés. Envoyons les casser les cailloux à Bardaï sans tenir compte de leur statut d’élu, d’ancien ministre, DG, diplomate, général, commissaire, juge, etc.
 
Monsieur le Président, juste vingt « petites années » de pénitencier! Arrêtons les amalgames, quand un ministre vol, des rois, des chefs traditionnels et religieux interviennent pour intercéder en sa faveur. Quand un petit voleur commet l’irréparable par manque de travail, on le jette en prison pour l’oublier durant deux à trois ans.
 
Au Tchad qui veut renaitre, on vole des milliards sans aller en prison. On vole mil francs ou un poulet pour croupir pour au moins un ou deux ans de prison. Quel paradoxe de dégénérescence plutôt que Renaissance! Disons le haut et fort : la renaissance sans conscience et patriotisme n’est que ruine des générations futures.
 
La Renaissance, c’est aussi l’accès aux soins pour toutes les franges de la population, des bourses d’études pour tous les demandeurs, surtout ces élèves valeureux qui préparent leur baccalauréat sous les lampadaires faute de lumière a leur domicile, c’est aussi le travail pour tous les diplômés, le partage équitable des richesses, la lutte contre l’inflation galopante… Sinon la renaissance tant magnifiée accouchera d’une souris.



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