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INTERVIEW

Tchad: Mme Achta Damane, vice-présidente du Haut Conseil de la Communication se confie à Alwihda


Alwihda Info | Par - 10 Janvier 2013


Le HCC est souvent saisi pour des questions liées aux médias au Tchad, il traite de ces problèmes et délibère d une manière collégiale, cependant, vous devriez savoir qu’il y a d’autres voies de recours conférées par la loi, c’est le tribunal.


Tchad: Mme Achta Damane, vice-présidente du Haut Conseil de la Communication se confie à Alwihda
Alwihda actualités
Interview de Achta Saleh Damane
Vice Présidente du HCC
Tchad
N’Djamena le 10 janvier 2013
Interview réalisée par Djamil Ahmat

 
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1/ Alwihda actualités : Le classement mondial RSF 2011/2012 sur la liberté de la presse place le Tchad au 103ème rang sur 179 contre 112ème en 2010. Un indice de notation précise également que le pays est en constante évolution. Le Tchad enregistre une belle progression. Quelles critiques émettez-vous à l’égard de ce rapport ?

Achta Damane : Le Tchad est un pays en perpétuelle évolution, et ce, dans tous les domaines. Sachez cependant que pour ce qui concerne les médias, les observateurs du paysage médiatique tchadien sont unanimes pour dire que deux problèmes de précarité caractérisent la presse, le manque de formation de certaine personne exerçant dans les organes de presse et le délabrement des moyens de travail et du statut social.  Des efforts considérables se font au niveau de l’état tchadien et d’autres institutions de développement pour apporter des solutions à ces problèmes.

2/ Alwihda actualités : Dans le baromètre de la liberté de la presse au Tchad, on dénombre 0 Journalistes tués, 0 Collaborateurs tués, 0 Journalistes emprisonnés, 0 Collaborateurs emprisonnés, 0 Net-citoyens emprisonnés. Confirmez-vous ces chiffres ? Peut-on faire mieux ?!
Achta Damane : Vous-même, digne journaliste investigateur, vous pouvez, à mon avis, établir la véracité de ce baromètre auprès des structures concernées, afin de démontrer de cette manière, que vous pouvez valablement mieux informer vos lecteurs !

3/ Alwihda actualités : Votre rôle d’arbitrage fait l’objet de multiples critiques notamment via des réactions jugés peu efficaces. L’influence du HCC est-elle remise en cause ?

Achta Damane :  Le HCC répond  toujours et d’une manière spontanée à la sollicitation de nos concitoyens quand il est saisit sur telle ou telle autre question liée aux médias. Les lois qui régissent le domaine de la presse dans notre pays sont parfois méconnues, cela pose un véritable problème de compréhension des décisions collégiales qui sont prises généralement par le HCC.

4/ Alwihda actualités : Beaucoup sont ceux qui reprochent au HCC d’être muet sur les difficultés auxquelles se heurte la presse. Qu’invoquez-vous comme riposte ?

Achta Damane : Le HCC ne peut pas être indifférent aux questions de la presse dans notre pays, puisque sa mission première est justement de réguler les médias. Nous avons toujours eu des échanges fréquents avec les différentes corporations des journalistes et communicateurs et nous avions toujours traité de tous les sujets sans détours.  Nous faisons notre travail avec beaucoup sérénité, nous disons la loi et rien que la loi.

5/ Alwihda actualités : Le manque de formation est toujours remis en question. Les journalistes doivent-ils voler de leurs propres ailes à défaut de soutien adéquat ? La maison des médias a-t-elle apportée un plus à vos yeux ?

Achta Damane : L’Etat tchadien œuvre au niveau national dans ce sens afin d offrir des structures de formation idéales et adaptées  dans le but de prendre en charge les jeunes gens qui désirent faire carrière dans le domaine du journalisme. Aussi, un nombre important de jeunes tchadiens se trouvent dans des frères et voisins pour un cursus supérieur en matière de journalisme et de communication.
La maison des médias du Tchad offre un environnement parfait de rencontre, d échanges, de travail et de recherches pour les usagers qu’ils soient journalistes ou pas.  Des pays comme le Gabon envisagent de créer ce genre de structure chez eux à l’exemple de la Maison des Médias du Tchad. Voyez vous, le Tchad est pris pour exemple à ce propos, c’est merveilleux !

6/ Alwihda actualités : La presse bénéficie d’un tirage limité et parait essentiellement dans la capitale. Ne pensez-vous pas que l’action en faveur de la presse doit plus se caractérisé par une aide matérielle plutôt que financière ?

Achta Damane : La presse tchadienne est confrontée aux problèmes du coût d’impression et de distribution, cela est une réalité. Le fonds d aide à la presse dont vous faites allusion apporte certainement un coup de pouce aux medias, même si chaque année de nouveaux journaux paraissent et de radios naissent. Il s agit aux journalistes de faire du plaidoyer auprès des décideurs afin que le fonds d aide à la presse soit beaucoup conséquent.

7/ Alwihda actualités : Chaque année, le HCC organise le prix de l’excellence en journalisme. Comment envisagez-vous l’évolution de cet évènement ?

Achta Damane : L’initiative prend de plus en plus de l’envergure, ce qui amené le HCC et le Comité d’organisation du Prix de l’Excellence en Journalisme d’engager une agence de communication sur les trois contactés à faire le travail de la mobilisation des ressources à l’organisation de la cérémonie de remise de Prix. Le HCC cherche à professionnaliser plus que jamais cet événement qui répond non seulement aux dispositions des textes sur la presse mais aussi de le rendre constant et surtout essentiel  au paysage médiatique tchadien.

8/ Alwihda actualités : Les évènements se sont accélérés : Interdiction de parution pour N’Djamena Bi-Hebdo, saisis de journaux ou encore projets de lois préoccupants. La presse privée est-elle « parfois turbulente » comme le souligne RSF ?

Achta Damane : Le HCC est souvent saisi pour des questions liées aux médias au Tchad, il traite de ces problèmes et délibère d une manière collégiale, cependant, vous devriez savoir qu’il y a d’autres voies de recours conférées par la loi, c’est le tribunal.

9/ Alwihda actualités : Dans un communiqué diffusé peu après l’affaire du prêtre expulsé [NDLR], le HCC met en cause la radio La Voix du Paysan qui aurait « véhiculé des propos de nature à troubler l’ordre public ». Qu’entendez-vous par trouble de l’ordre public ?

Achta Damane : Lisez s’il vous plaît les différentes lois sur la presse au Tchad, vous découvrirez que ce sont justement les termes utilisés.

10/ Alwihda actualités : L’internet a un grand rôle à jouer dans le débat démocratique au Tchad. La fibre optique arrive. Quel est votre stratégie pour encadrer les médias nationaux sur internet ? Optez-vous pour un fonds d’aide au développement des services de presse en ligne ?

Achta Damane :  (Rires) C’est à croire que tout ce qui vous intéresse, c’est juste le fonds d’aide à la presse dégagé par l’état tchadien à travers le HCC aux médias… La question de la régulation des médias en ligne n’est pas occultée par le HCC, nous menons des réflexions sur le problème de la gestion des médias en ligne, à l’exemple de bien d’autres pays d’Afrique.

11/ Alwihda actualités : Vous êtes une icône qui incarne la place de la femme dans la société. A ce sujet, la condition de la femme a-t-elle évoluée ?

Achta Damane : Ce qui est sûr, c’est que la femme tchadienne se bat inlassablement pour son épanouissement et elle n est pas prête à baiser les bras.

Interview réfalisée à l'occasion des festivités du nouvel an 2013


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damane.doc damane.doc  (40.5 Ko)



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