Tchad : l'UA demande un réexamen d'urgence de la Charte de transition

L'Union africaine (UA) ne sanctionne pas le Tchad suite à la mise en place du Conseil militaire de transition au lendemain du décès du président Idriss Deby. Toutefois, elle exige au Gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Pahimi Padacké Albert, en consultation avec le Conseil national de transition, de réexaminer d'urgence la Charte de la transition, qui a été "décrétée à la hâte" par le CMT les 20 et 21 avril 2021.

L'objectif de ce réexamen est de réaligner la Charte pour qu'elle "reflète les aspirations et les intérêts collectifs de tous les Tchadiens à une véritable gouvernance démocratique dirigée par des civils, et de servir le seul objectif de la transition", selon le Conseil de paix et de sécurité.

Aux yeux de l'Union africaine, un processus de transition inclusif et consensuel au Tchad est impératif. Il doit être dirigé par des civils avec, une séparation claire des rôles et des fonctions entre le Gouvernement de transition et le CMT. Plus précisément, le CMT se concentrant principalement sur la défense et la sécurité statutaires du Tchad, tandis que le Gouvernement de transition se focalisera sur les questions politiques et autres questions de politique publique dans le pays.

Si l'UA "réitère son rejet total de tout changement anticonstitutionnel de gouvernement sur le continent", elle tient compte de la "complexité de la situation politique et sécuritaire actuelle au Tchad". Elle affirme également que "la priorité absolue doit être accordée au rétablissement de la paix, de la stabilité et de la sécurité et au retour à un ordre démocratique dirigé par des civils".