REPORTAGE

Tchad : la détermination des travailleurs du fleuve Chari pour gagner leur vie


Alwihda Info | Par Mbaïnaissem Gédéon - 1 Mars 2023


À N'Djamena, les jeunes travailleurs exploitent les ressources du fleuve Chari pour gagner leur vie. Dès 7 heures du matin, des dizaines de piroguiers, chauffeurs de bennes et vendeuses de produits alimentaires se rassemblent au bord du fleuve pour travailler. Ils forment une véritable entreprise, où chaque personne a sa tâche et où le travail ne manque pas.


Plus d'une centaine de jeunes âgés de 15 à 35 ans, ainsi que des personnes plus âgées, travaillent du côté de Gassi, en face de l'Assemblée nationale. Ils travaillent en équipes de 4, 6 ou 10 personnes et se répartissent les tâches. Certains plongent dans le fleuve pour ramasser du sable fin qu'ils transportent dans des pirogues, tandis que d'autres chargent les bennes une fois que les piroguiers ont déchargé leur cargaison sur le rivage.

Mbaïrané, un jeune homme dans la vingtaine, est fier de son travail et encourage d'autres jeunes à se joindre à eux plutôt que de jouer aux cartes et de prétendre qu'il n'y a pas de travail. Arnaud, 28 ans, explique que lui et ses collègues louent une pirogue pour la journée et ramassent du sable dans le fleuve. Lorsqu'ils remplissent une benne de 6 roues, ils peuvent la vendre pour 13 500 FCFA, tandis qu'une benne de 10 roues se vend pour 30 000 FCFA. Une fois le sable vendu, ils paient le loyer de la pirogue et se partagent le reste de l'argent en fonction du nombre de personnes qui ont travaillé.

Ceux qui ne peuvent pas remplir une benne ramassent le sable et le vendent par pirogue. Ils sont payés en fonction du nombre de voyages effectués.

Le délégué du site, Ngartora Bernard, travaille dans cette zone depuis plus de 20 ans. Il explique que lui et ses enfants sont venus travailler sur ce terrain, situé près de Gassi, après avoir été chassés du bord du fleuve du côté du vieux pont à Chaoua en 2008. Les chauffeurs de bennes et les autres travailleurs les ont suivis, et leur entreprise a prospéré depuis. Plus de 100 personnes travaillent avec Ngartora aujourd'hui.

Les femmes aussi trouvent leur gagne-pain dans cette zone. Elles préparent de la nourriture et du thé pour les travailleurs et sont rémunérées en fonction du nombre de clients.

Cependant, les travailleurs ont dénoncé les pratiques du ministère des Mines, qui leur demandent de l'argent sans leur fournir de reçu. Ils demandent plus de transparence dans leur travail et espèrent que le gouvernement les soutiendra matériellement.

Les jeunes travailleurs qui exploitent les ressources du fleuve Chari font un travail remarquable, et leur entreprise mérite d'être soutenue par les autorités.

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