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Tchad : le chef de parti Yacine Abdramane témoigne de son arrestation


Alwihda Info | Par Mbainaïssem Gédéon - 21 Mai 2021



Le président du Parti Réformiste, Yacine Abdramane, a été arrêté lors des manifestations du 19 mai à N’Djamena par les forces de défense et de sécurité. Relâché le lendemain, il a déclaré avoir faire l’objet de tortures et a été conduit à l’hôpital.

Dans un entretien accordé ce jeudi 20 mai à Alwihda Info, le président Yacine Abdramane, a donné des détails sur son arrestation, en présence du secrétaire général de la Convention tchadienne de droits de l’Homme (CTDH) et d'autres opposants politiques ainsi que quelques membres de sa famille.


Il a déclaré que le Parti Réformiste est membre de la plateforme WAKIT TAMA, raison pour laquelle il a répondu à la marche du 19 mai. « Le point de rassemblement était à la Maison de la Femme où nous, nous étions tous retrouvés là-bas pour commencer la marche aux environs de 7h. L’itinéraire est de passer par le rond-point de Dembé. Nous étions arrivés non loin de Dembé mais la police est intervenue pour nous disperser avec des gaz lacrymogènes. C’est à ce niveau que j’ai été arrêté avec quelques jeunes membres du parti », a expliqué le chef de parti.

« Ils nous ont conduits au rond-point de Dembé où nous avons rencontré presque tous les hauts gradés de l’armée. Ils m’ont d’abord questionné si c’était bien moi le président du Parti Réformiste, Yacine Abdramane ? J’ai répondu par l’affirmatif. L’un d’eux a rétorqué que la marche était interdite mais pourquoi sommes nous entêtés à marcher ; je lui ai répondu que nous sommes dans un pays démocratique et nous avons le droit de marcher. Notre mouvement lutte contre la prise de pouvoir par le Conseil militaire de transition, exige un retour à l’ordre constitutionnel et surtout propose un dialogue véritablement inclusif, telles sont les raisons de notre marche », a-t-il renchéri.

« Après ce petit moment d’audition, ils m’ont transféré dans un véhicule aux vitres fumées et m’ont bandé les yeux avec un drapeau français, ensuite m’ont conduit dans un endroit inconnu où j’ai été sauvagement torturé pendant une heure de temps. J’ai été ramené par la suite au CSP n°7 pour prendre ma déclaration », a ajouté Yacine Abdramane.

Le leader politique affirme avoir ensuite été déposé les yeux bandés dans un lieu. « J’ai demandé aux passants où je me trouvais et ces derniers m’ont fait savoir que je suis à Lamadji. Voilà comment j’ai été arrêté », a-t-il dit.

Le secrétaire général de la Convention tchadienne de droits l’Homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, que nous avons rencontré au chevet de Yacine, nous fait comprendre que ceci est un comportement malhonnête vis-à-vis d’un président de parti qui manifeste pacifiquement par exprimer son mécontentement. « Je suis navré », a-t-il conclu.
 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)