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Tchad : le confinement de N'Djamena sera-t-il prolongé après le 7 janvier ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 6 Janvier 2021


Le gouvernement a confiné la ville de N'Djamena depuis le 1er janvier 2021. Les citoyens demandent des mesures d'accompagnement en vue d'une éventuelle reconduction.


Tchad : le confinement de N'Djamena sera-t-il prolongé après le 7 janvier ?
La ville de N'Djamena est isolée des autres provinces du pays depuis le 1er janvier 2021 afin de faire face à une vague de cas de coronavirus. En principe, la mesure prend fin demain, 7 janvier 2021, selon le décret n° 2585 du 31 décembre 2020. Mais la période d'une semaine est renouvelable.

Depuis le confinement de N'Djamena, 162 cas ont été enregistrés en cinq jours dans la capitale, selon les données de la Coordination nationale de riposte sanitaire. Les effets du confinement ne se sont donc pas encore reflétés sur la courbe épidémiologique.

La question autour du renouvellement des mesures fait débat. Certains jugent les mesures inadaptées -à l'exemple de la fermeture de l'aéroport-, d'autres les encouragent mais souhaitent des mesures d'accompagnement en faveur de la population. La Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH) s'oppose à la reconduction du confinement de N'Djamena et dénonce une mesure "injustifiée" et "impopulaire". 

De son coté, le parti UNDR estime que le confinement est une diversion à l'approche des élections car le pouvoir est "désavoué par une majorité de la population". Le PLD a également réagi mardi aux nouvelles mesures. En plus de déplorer un "spectacle désolant" suite aux divergences d'interprétation du décret, le parti condamne le "mépris du gouvernement vis-à-vis de la population". Le parti USPR a fait part de son indignation suite aux mesures, en s'inquiétant de l'impact négatif" sur l'éducation et du "coup fatal à l'économie du pays".

Pour le Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC), "lutter contre la pandémie ne doit pas consister uniquement à prendre des mesures administratives assassines, contraignantes pour matraquer la population". Le CTVC juge le confinement "incompréhensible alors qu’aucune gravité de la pandémie de la COVID-19 n’est constatée en ce moment précis".

L'organisation ADHET a, quant à elle, appelé le gouvernement à "mettre en place et en urgence les mesures d’accompagnements institutionnels adéquates pour assouplir les effets et les conséquences sociales du confinement".

De l'avis du défenseur des droits de l'Homme, Mahamat Nour Ibedou, "le couvre-feu sera sûrement maintenu afin de permettre de continuer à restreindre les libertés en confinant très tôt la population". Il estime que les mesures visent à "éviter d'éventuelles marches ou autres actions citoyennes".

Lundi, le ministre de la Santé publique Dr. Abdoulaye Sabre Fadoul et le Coordonnateur national de riposte sanitaire Pr. Choua Ouchemi ont clairement évoqué une situation "alarmante" et "inquiétante", justifiant la panoplie de mesures face au relâchement de la population. Les autorités reconnaissent que ces mesures ne sont pas populaires mais qu'elles sont nécessaires. Si certains citoyens estiment que la moyenne des cas enregistrés ne nécessite pas de telles mesures, le ministre de la Santé publique Dr. Abdoulaye Sabre Fadoul a relevé que "si on faisait davantage de tests, on allait avoir des chiffres qui donnent le tournis". Par exemple, mardi, 60 cas ont été enregistrés sur 316 échantillons analysés, soit un taux de positivité de 18,98%.

Dans un entretien accordé hier à Alwihda Info, le secrétaire d'État à la Santé publique et à la Solidarité nationale, Dr. Djiddi Ali Sougoudi, a rassuré la population : "en ce qui concerne la maladie, que la population soit rassurée, la ville est sous contrôle, le pays est sous contrôle, et nous gérons la pandémie comme il se doit, de manière professionnelle et de manière scientifique. Peut être que les gens ne comprendront pas et c'est légitime. Nous allons répondre aux préoccupations de chaque tchadien".

La réception d'une commande de vaccins est attendue au premier trimestre 2021. En attendant, le ministère de la Santé publique et la Coordination nationale riposte sanitaire insistent sur la plus grande vigilance des citoyens en respectant les mesures barrières.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)