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Tchad : le nez percé, un nouveau symbole de beauté et un risque pour la jeunesse féminine


Alwihda Info | Par Temandang Gontran - 21 Octobre 2025



Illustration © Pixabay
Illustration © Pixabay
Le paysage urbain de N'Djamena est marqué par une tendance esthétique de plus en plus visible chez les jeunes filles, le piercing nasal.

Autrefois réservé à certaines traditions ou cultures spécifiques, le fait de se faire percer le nez est devenu un phénomène de mode qui a pris de l'ampleur, se propageant rapidement dans les quartiers, les rues et les lieux de rassemblement de la capitale tchadienne. Les anneaux ou les « studs » discrets rivalisent désormais avec les boucles d'oreilles comme accessoires de prédilection.

La quête de la valeur ajoutée à la beauté
Pour beaucoup de ces jeunes femmes, le piercing n'est pas qu'un simple ornement ; il est perçu comme un marqueur de style et de beauté. Ce geste corporel exprime un désir profond d'affirmer son identité et d'attirer l'attention. « C'est un style de beauté, que les filles font pour attirer le regard et l'appréciation des autres », explique Emelie, rencontrée dans un quartier animé de Chagoua.

D'autres y voient une manière de souligner la distinction entre l'homme et la femme, faisant du piercing une valeur ajoutée à la féminité. Le bijou nasal, qu'il soit un anneau brillant ou une petite pierre, est une déclaration personnelle de sophistication et d'individualité. Historiquement, le piercing nasal a d'ailleurs une riche signification dans diverses cultures, notamment comme symbole de mariage, de statut social ou de rite de passage, une résonance qui, même détournée, peut enrichir la perception de soi.

L'ombre du risque, un danger en cas d'altercation
Si l'aspect esthétique est universellement valorisé, la pratique du piercing soulève également des préoccupations, notamment en matière de sécurité dans un contexte d'altercations physiques. Achta, une autre jeune fille, souligne le danger souvent ignoré : « Il est vrai que percer le nez constitue une valeur qui renforce la beauté de cette dernière mais en cas d'altercation cela présente un risque pour les concernées. Souvent en cas de bagarre, l'adversaire utilise cela comme le point faible permettant d'infliger une blessure grave », souligne-t-elle.

Cette mise en garde rappelle que ce qui est un atout esthétique peut se transformer en vulnérabilité physique lors d'une agression. Tirer sur un anneau ou un « stud » peut causer des lésions sérieuses au cartilage ou à la peau du nez. En plus des risques d'infection qui sont inhérents à tout piercing, particulièrement si les soins post-piercing ne sont pas rigoureux, la question de la sécurité en cas de conflit physique s'ajoute au débat.

Entre mode et prudence
Le piercing nasal à N'Djamena est donc à l'intersection de la mode, de l'expression de soi et de la prudence. Tandis que la jeunesse féminine embrasse cette tendance pour rehausser sa beauté et affirmer son style, une prise de conscience des risques associés, tant au niveau des soins que des dangers potentiels dans la rue, semble essentielle.

Le désir d'embellissement ne devrait pas occulter la nécessité de la sécurité et de l'information. Les jeunes filles continuent de se parer, prouvant que la recherche de la beauté et de l'affirmation personnelle est une force puissante, même au Tchad, mais le prix à payer pour l'élégance doit être mesuré avec soin.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)