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Tchad : le ton monte au sein de la société civile contre la confiscation du pouvoir


Alwihda Info | Par Brahim Abdraman - 24 Avril 2021


La Coordination des actions citoyennes a fait samedi une déclaration relative à la confiscation du pouvoir par les militaires, et a réclamé le retour à l'ordre constitutionnel assorti d'un dialogue intégral et inclusif. Elle demande l'intervention de l'Union africaine (UA) et de l'ONU.


Le coordonnateur Me. Max Loalngar affirme que "le MPS en tant que parti a non seulement cautionné le coup d'État mais ses dirigeants se sont relayés pour le justifier et apporter leur soutien à la junte, avec pour seul argument l'impératif sécuritaire".

"Le non-respect des procédures constitutionnelles que le MPS a toujours utilisé pour confisquer le pouvoir a soudainement disparu de ses préoccupations. Il apparaît clairement que la seule urgence des dirigeants du MPS est plutôt de garantir la survie du système politique qu'ils ont mis en place pendant 31 ans. L'armée est aujourd'hui divisée par le contexte : les officiers membres de la junte entendent continuer leur action, tandis que d'autres officiers supérieurs demandent ouvertement le respect de l'ordre constitutionnel", explique Me. Max Loalngar.

La Coordination des actions citoyennes estime que la la France, par la voix de son président, s'est placée aux antipodes des préoccupations des citoyens en soutenant le Comité de transition militaire. "La France dont la présence militaire dans le pays lui offre des leviers évidents d'influence politique, et ce jusque dans les domaines de souveraineté nationale, n'a pas considéré l'acte de la junte militaire comme un coup d'État et ne l'a pas condamné, alors qu'elle l'a fait entre autre pour le dernier coup au Mali", s'offusque Me. Max Loalngar.

L'UA, à travers le Conseil de paix et de sécurité, a appelé jeudi au retour à l'ordre constitutionnel. Pour la coordination, l'UA n'a pas exigé le retour à l'ordre constitutionnel. Elle l'a juste souhaité.

Au stade de l'évolution actuelle de la situation politique au Tchad, le mouvement de colère "Wakit Tamma" de la Coordination des actions citoyennes constate que le système MPS fait corps avec la junte et ne se positionne donc pas pour une perspective politique apaisée et légitimement consacrée par la pratique de l'alternance politique. Elle constate en outre que, la France tente de compenser la légitimité nationale qui manque à la junte militaire pour cause de prise de pouvoir par la force, par une légitimité internationale qu'elle lui offre. En contrepartie de l'utilisation des troupes tchadiennes comme fer de lance de la politique française dans le sahel africain. 

La Coordination des actions citoyennes refuse que la légitimité politique de gérer le pays revienne à la junte militaire. Elle réitère l'urgente nécessité d'un dialogue global et inclusif pour déboucher sur des perspectives consensuelles.
"Nous ne dénions pas à l'armée le droit de participer à la recherche de ce consensus. Ce droit, nous le reconnaissons aussi à l'opposition armée. Les tchadiens doivent et sont capables de parvenir à une paix des braves si les intérêts coloniaux de la France sont mis de côté. Nous refusons à la France toute légitimité d'intervention dans ce processus par manque évident de confiance. Nous n'avons pas confiance en la volonté de la junte de protéger la population du fait qu'elle leur refuse la légitimité nationale qui lui manque maintenant. Par conséquent, nous nous mettons sous la protection de l'UA et de l'ONU et demandons que des mécanismes soient déclenchés urgemment à cet effet pour assurer la protection des citoyens".



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)