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Tchad : présidentielle sans engouement
Le premier tour de l'élection présidentielle a eu lieu dimanche. La faible affluence des électeurs dans les bureaux de vote traduit clairement le désintérêt de la population de cette élection.
Quartier Ngonnba Marba dans le 9ème arrondissement de la capitale. Il fait chaud à brûler les cierges vers midi. Au bureau de vote numéro 01 du complexe scolaire Excellence plus, les membres meurent d'ennui, les électeurs arrivant au compte-gouttes. Une vingtaine d'autres, à quelques enjambées du bureau, s'empifrent de boisson locale. Ils raillent les citoyens venant de voter. "Hé la presse, nous on n'a pas voté hein", nous lance un trentenaire. "Qu'on vote ou pas, Déby va rester,donc inutile de se déplacer", affirment-ils en choeur. Au lycée de Walia où les bureaux sont nombreux, l'ennui est terrible. Les délégués des partis, la tête posée sur les tables-bancs dorment. Les gendarmes eux, ronronnent sous des neems ou sous les vérandas. "Ils sont depuis des jours ici. Ils sont fatigués", ironise une déléguée d'un parti. Au bureau de vote numéro 01, seul le président est présent à notre passage. Les autres membres ont déserté le bureau pour se désaltérer ou causer avec des passants. Au bureau numéro 12 vers 15 heures, seulement 26 électeurs ont voté alors que 421 sont inscrits sur la liste. Au dépouillement, 57 électeurs ont effectivement voté. 65 ont voté au bureau numéro 13. Seul le bureau numéro 06 a fait mieux. 75 électeurs sur 421 ont voté. Record!
Responsabilité du gouvernement
"Je n'ai pas voté parce qu'on nous a dit qu'il y aura la guerre aujourd'hui", se justifie une dame sous un neem aux abords de l'ancien cimetière de Ngonnba. Même s'il n'y a pas eu de violences tant redoutées, le gouvernement a donné l'impression d'aller en guerre. Aux quartiers Chagoua et Habbena principalement,ce sont des Toyotas bourrées d'éléments au regard impitoyable, le doigt sur la gâchette de la garde nationale nomade du Tchad, de l'armée nationale tchadienne, qui sillonnent même les petits recoins. "Ils passent toutes les 5 minutes. La population panique", analyse un chef de carré.
Outre la crainte des violences, la mauvaise opération de distribution des cartes d'électeurs a impacté le scrutin. Au bureau numéro 01 du carré 26 de Chagoua, le chef de carré dispose encore d'une trentaine de cartes à distribuer. "Votre carte peut se retrouver loin du point d'enrôlement. Les gens viennent quelquefois de très loin pour s'enrôler ici et ils peuvent pas revenir chercher leurs cartes d'électeurs", explique le chef de carré Djimtonon Namba.
Quartier Ngonnba Marba dans le 9ème arrondissement de la capitale. Il fait chaud à brûler les cierges vers midi. Au bureau de vote numéro 01 du complexe scolaire Excellence plus, les membres meurent d'ennui, les électeurs arrivant au compte-gouttes. Une vingtaine d'autres, à quelques enjambées du bureau, s'empifrent de boisson locale. Ils raillent les citoyens venant de voter. "Hé la presse, nous on n'a pas voté hein", nous lance un trentenaire. "Qu'on vote ou pas, Déby va rester,donc inutile de se déplacer", affirment-ils en choeur. Au lycée de Walia où les bureaux sont nombreux, l'ennui est terrible. Les délégués des partis, la tête posée sur les tables-bancs dorment. Les gendarmes eux, ronronnent sous des neems ou sous les vérandas. "Ils sont depuis des jours ici. Ils sont fatigués", ironise une déléguée d'un parti. Au bureau de vote numéro 01, seul le président est présent à notre passage. Les autres membres ont déserté le bureau pour se désaltérer ou causer avec des passants. Au bureau numéro 12 vers 15 heures, seulement 26 électeurs ont voté alors que 421 sont inscrits sur la liste. Au dépouillement, 57 électeurs ont effectivement voté. 65 ont voté au bureau numéro 13. Seul le bureau numéro 06 a fait mieux. 75 électeurs sur 421 ont voté. Record!
Responsabilité du gouvernement
"Je n'ai pas voté parce qu'on nous a dit qu'il y aura la guerre aujourd'hui", se justifie une dame sous un neem aux abords de l'ancien cimetière de Ngonnba. Même s'il n'y a pas eu de violences tant redoutées, le gouvernement a donné l'impression d'aller en guerre. Aux quartiers Chagoua et Habbena principalement,ce sont des Toyotas bourrées d'éléments au regard impitoyable, le doigt sur la gâchette de la garde nationale nomade du Tchad, de l'armée nationale tchadienne, qui sillonnent même les petits recoins. "Ils passent toutes les 5 minutes. La population panique", analyse un chef de carré.
Outre la crainte des violences, la mauvaise opération de distribution des cartes d'électeurs a impacté le scrutin. Au bureau numéro 01 du carré 26 de Chagoua, le chef de carré dispose encore d'une trentaine de cartes à distribuer. "Votre carte peut se retrouver loin du point d'enrôlement. Les gens viennent quelquefois de très loin pour s'enrôler ici et ils peuvent pas revenir chercher leurs cartes d'électeurs", explique le chef de carré Djimtonon Namba.
Une urne brûlée au quartier Chagoua
L'urne du bureau de vote numéro 01 du carré 26 de Chagoua à quelques pas du Café des Transformateurs est brûlée par un groupe de jeunes. Il est à préciser que ce bureau est très mal sécurisé. Un seul gardien de paix muni d'un gourdin et un élément des renseignements généraux prenant ostensiblement place aux côtés des membres du bureau sécurisent le bureau implanté dans un quartier en ébullition depuis des mois.
"Les vandalistes portent de revolvers et de couteaux. Un policier avec un gourdin et nous, mains brédouilles, on ne peut rien", explique une membre du bureau.
Ces vandalistes ont ouvertement défié les nombreux policiers qui ont encerclé le domicile du leader des Transformateurs, à un jet de pierre du bureau de vote.
L'urne du bureau de vote numéro 01 du carré 26 de Chagoua à quelques pas du Café des Transformateurs est brûlée par un groupe de jeunes. Il est à préciser que ce bureau est très mal sécurisé. Un seul gardien de paix muni d'un gourdin et un élément des renseignements généraux prenant ostensiblement place aux côtés des membres du bureau sécurisent le bureau implanté dans un quartier en ébullition depuis des mois.
"Les vandalistes portent de revolvers et de couteaux. Un policier avec un gourdin et nous, mains brédouilles, on ne peut rien", explique une membre du bureau.
Ces vandalistes ont ouvertement défié les nombreux policiers qui ont encerclé le domicile du leader des Transformateurs, à un jet de pierre du bureau de vote.
