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ANALYSE

Tchad : quand la communication institutionnelle masque l’absence d’impact réel


Alwihda Info | Par Temandang Gontran - 25 Septembre 2025



Il est souvent difficile de démêler les véritables motivations des institutions et des acteurs politiques et sociaux qui affirment agir au service du peuple.

Le contraste entre les déclarations publiques et les résultats concrets soulève de profondes interrogations sur l’efficacité et la sincérité de ces engagements. Au Tchad, comme dans de nombreux pays, cette situation est particulièrement frappante, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté.

Quand l’humanisme devient opération de communication
Dans le monde actuel, l’image est capitale. Les responsables politiques, les ONG et même certaines organisations humanitaires savent que les médias sont un outil puissant pour construire leur réputation. Ils organisent des événements minutieusement mis en scène : discours enflammés, sourires face aux caméras, poignées de main avec les communautés locales. Tout est pensé pour montrer leur engagement et leur proximité avec la population.

Mais une fois les projecteurs éteints, la réalité est souvent moins reluisante. Les actions annoncées avec éclat ne se traduisent pas toujours en résultats tangibles. Des projets présentés comme porteurs d’espoir s’enlisent ou disparaissent faute de suivi durable. Ainsi, le service au peuple se résume parfois à une simple opération de communication, servant davantage à protéger des intérêts privés ou à justifier des financements qu’à transformer réellement la vie des populations.

Le fossé entre intentions et réalité
Le Tchad, confronté à une pauvreté endémique, illustre bien ce décalage. En 2022, près de 44,8 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté national, selon la Banque mondiale. Malgré la présence de nombreuses institutions internationales aux mandats clairs, les conditions de vie de la population peinent à s’améliorer. Rapports et conférences de presse abondent en chiffres et en promesses, mais pour une grande partie des Tchadiens, le quotidien reste une lutte acharnée pour survivre. Cette situation alimente le cynisme et la méfiance.

Beaucoup de citoyens se demandent si ces organisations travaillent réellement pour leur bien-être ou si elles défendent avant tout leurs propres agendas : préserver des postes, justifier des budgets ou asseoir une influence politique. La question est légitime : à quoi servent les millions de dollars dépensés si leurs effets concrets ne se ressentent pas dans la vie quotidienne des populations ?

Vers une nouvelle ère de responsabilité
Face à ce constat, il devient urgent d’exiger plus de transparence et de responsabilité. Les organisations, qu’elles soient nationales ou internationales, doivent aller au-delà des discours et des images pour prouver leur impact.

Les citoyens, eux, ont le devoir de poser les questions qui dérangent et d’exiger des comptes. Le véritable humanisme ne se mesure pas à l’applaudimètre ni à la visibilité médiatique, mais à l’impact durable sur la vie des gens. L’espoir d’un véritable changement repose sur une exigence : que les actes soient enfin à la hauteur des mots.



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