Cette interruption de fait dans l'application de la loi a des conséquences humaines et économiques dramatiques. Cependant, il faudrait rappeler que le port du casque pour les motocyclistes a été rendu obligatoire pour la première fois au Tchad en 2004. Il a été remis en vigueur le 1er mars 2015, après avoir été temporairement levé en 2012 pour des raisons de sécurité liées à la menace de Boko Haram.
Pourtant, des modèles de réussite en Afrique, comme celui du Bénin, offrent une feuille de route claire pour inverser la tendance. Un contraste saisissant oppose aujourd'hui le Tchad à plusieurs de ses voisins africains en matière de sécurité routière.
À Cotonou, au Bénin, les conducteurs de mototaxis et leurs passagers portent systématiquement un casque, faisant de cette pratique une norme sociale bien ancrée. Dans le même temps, à N'Djamena, malgré les textes qui l'imposent, la règle est largement ignorée. Cette différence n'est pas anodine ; elle se mesure en vies humaines.
Les études sont formelles : un casque bien ajusté peut réduire de 70% les risques de traumatisme crânien et de 40% les risques de décès lors d'un accident de moto. Les hôpitaux tchadiens en voient, hélas, les conséquences tous les jours. Ils sont régulièrement confrontés à des cas de traumatismes crâniens graves, souvent fatals, suite à des accidents impliquant des motos.
Ce fléau pèse lourdement sur les familles des victimes, mais aussi sur un système de santé déjà fragile et sous-financé. Les coûts liés aux traitements d'urgence, à la réhabilitation des blessés et aux pertes en vies actives constituent un frein non négligeable au développement socio-économique du pays.
Les leçons d'un modèle qui fonctionne : l'exemple béninois
Si le Bénin fait figure de bon élève, cela résulte d'une stratégie délibérée et non du hasard. L'adoption généralisée du casque s'explique par une combinaison de facteurs : une sensibilisation publique forte, des contrôles stricts et des sanctions dissuasives. Les « zemidjan » (conducteurs de mototaxis) sont devenus les ambassadeurs de cette règle, allant jusqu'à refuser de transporter des passagers qui ne portent pas de casque.
Cette discipline est le fruit de campagnes de sensibilisation continues et d'une implication des communautés locales. Face à ce modèle probant, le Tchad est à la croisée des chemins. Les arguments souvent avancés pour justifier le non-port du casque, inconfort, coût ou simple désintérêt, ne résistent pas à l'ampleur des conséquences dramatiques.
Quelle feuille de route pour le Tchad ?
Pour inverser la tendance et remettre en place l'application du port obligatoire du casque, une approche coordonnée est nécessaire. Les autorités pourraient s'inspirer des leviers qui ont fait leurs preuves ailleurs :
1. Sensibilisation et éducation : mener des campagnes de communication choc, visant notamment les jeunes, pour expliquer les bénéfices du port du casque.
2. Accessibilité financière : subventionner le coût des casques pour lever le frein économique, notamment pour les conducteurs professionnels.
3. Application ferme de la loi : renforcer les contrôles de police et appliquer avec rigueur les sanctions pour dissuader les contrevenants et mettre fin à l'impunité actuelle.
4. Implication des acteurs clés : associer les associations de conducteurs de mototaxis et les leaders communautaires pour relayer le message et faire accepter la mesure.
Le port du casque n'est pas seulement une question de réglementation ; c'est une question de vie ou de mort. L'interruption de son application effective coûte des vies tchadiennes chaque jour. L'exemple du Bénin prouve qu'avec une volonté politique forte et une stratégie bien menée, il est possible d'instaurer une culture de la sécurité routière. Le Tchad doit aujourd'hui urgemment reprendre le chemin de la loi et de la raison pour protéger ses citoyens. La sécurité sur les routes est une responsabilité collective qui ne saurait souffrir d'inaction plus longtemps.
Pourtant, des modèles de réussite en Afrique, comme celui du Bénin, offrent une feuille de route claire pour inverser la tendance. Un contraste saisissant oppose aujourd'hui le Tchad à plusieurs de ses voisins africains en matière de sécurité routière.
À Cotonou, au Bénin, les conducteurs de mototaxis et leurs passagers portent systématiquement un casque, faisant de cette pratique une norme sociale bien ancrée. Dans le même temps, à N'Djamena, malgré les textes qui l'imposent, la règle est largement ignorée. Cette différence n'est pas anodine ; elle se mesure en vies humaines.
Les études sont formelles : un casque bien ajusté peut réduire de 70% les risques de traumatisme crânien et de 40% les risques de décès lors d'un accident de moto. Les hôpitaux tchadiens en voient, hélas, les conséquences tous les jours. Ils sont régulièrement confrontés à des cas de traumatismes crâniens graves, souvent fatals, suite à des accidents impliquant des motos.
Ce fléau pèse lourdement sur les familles des victimes, mais aussi sur un système de santé déjà fragile et sous-financé. Les coûts liés aux traitements d'urgence, à la réhabilitation des blessés et aux pertes en vies actives constituent un frein non négligeable au développement socio-économique du pays.
Les leçons d'un modèle qui fonctionne : l'exemple béninois
Si le Bénin fait figure de bon élève, cela résulte d'une stratégie délibérée et non du hasard. L'adoption généralisée du casque s'explique par une combinaison de facteurs : une sensibilisation publique forte, des contrôles stricts et des sanctions dissuasives. Les « zemidjan » (conducteurs de mototaxis) sont devenus les ambassadeurs de cette règle, allant jusqu'à refuser de transporter des passagers qui ne portent pas de casque.
Cette discipline est le fruit de campagnes de sensibilisation continues et d'une implication des communautés locales. Face à ce modèle probant, le Tchad est à la croisée des chemins. Les arguments souvent avancés pour justifier le non-port du casque, inconfort, coût ou simple désintérêt, ne résistent pas à l'ampleur des conséquences dramatiques.
Quelle feuille de route pour le Tchad ?
Pour inverser la tendance et remettre en place l'application du port obligatoire du casque, une approche coordonnée est nécessaire. Les autorités pourraient s'inspirer des leviers qui ont fait leurs preuves ailleurs :
1. Sensibilisation et éducation : mener des campagnes de communication choc, visant notamment les jeunes, pour expliquer les bénéfices du port du casque.
2. Accessibilité financière : subventionner le coût des casques pour lever le frein économique, notamment pour les conducteurs professionnels.
3. Application ferme de la loi : renforcer les contrôles de police et appliquer avec rigueur les sanctions pour dissuader les contrevenants et mettre fin à l'impunité actuelle.
4. Implication des acteurs clés : associer les associations de conducteurs de mototaxis et les leaders communautaires pour relayer le message et faire accepter la mesure.
Le port du casque n'est pas seulement une question de réglementation ; c'est une question de vie ou de mort. L'interruption de son application effective coûte des vies tchadiennes chaque jour. L'exemple du Bénin prouve qu'avec une volonté politique forte et une stratégie bien menée, il est possible d'instaurer une culture de la sécurité routière. Le Tchad doit aujourd'hui urgemment reprendre le chemin de la loi et de la raison pour protéger ses citoyens. La sécurité sur les routes est une responsabilité collective qui ne saurait souffrir d'inaction plus longtemps.