À l'occasion de cette rentrée littéraire, Henri Djombo signe « Les bruits des couloirs ». Il s'agit d'une pièce de théâtre qui ne laissera pas indifférent le commun des mortels. En effet, après dix ans de règne, le roi du Kinango souhaite céder le pouvoir. C'est une chose impensable et insupportable pour les membres de sa famille qui vont se donner corps et âme pour amener le roi et la reine à changer d'avis, afin de conserver le pouvoir et ses privilèges.
Romancier et excellent dramaturge, l'auteur se saisit de la problématique de l'alternance du pouvoir en mettant en scène, à travers ce drame en cinq tableaux, un scénario inhabituel avec beaucoup d'intelligence. « Rassurez-nous, Majesté ! Dites que ce n'est pas vrai », supplie Guizo, oncle du roi et premier ministre du Royaume, en réponse au souverain. Au sein du conseil de famille et de celui des sages, c'est argument contre argument.
Ce coup monarchique aurait été facilement réalisable sans l'obstination de la famille royale, des diplomates, de la Communauté des Grandes Nations et, plus étonnant, du peuple à obvier la volonté du roi à quitter le trône. Le bilan de son règne était pourtant positif. Toutefois, ce souverain méritait de se retirer et de prendre du repos. La pauvreté avait reculé dans le royaume et le bien-être des kinangois s’était amélioré.
Le roi : « Au moment où m'accompagne encore la sagesse et me gouverne la lucidité, laissez-moi passer le témoin à quelqu'un d'autre. »
La tante du roi : « Dans nos coutumes, on ne connait pas d'ex-roi, car le pouvoir accompagne le souverain. »
Le roi : « Toute chose a une fin. »
La princesse Titie, sœur du roi : « Non, vous êtes un ange…»
Face à l'intransigeance du monarque et de la reine, la sœur et la fille du roi galvanisent la population à travers de violentes manifestations visant à obliger le roi à demeurer sur le trône. Des morts seront à déplorer, le roi changera donc de stratégie et souhaitera désormais transformer la royauté en république pour que tout fils digne du Kinango puisse avoir la possibilité de la diriger.
Il s'ensuivra une fin imprévisible... Ce souverain avait bel et bien terminé sa mission qui consistait à sortir le Kinango du sous-développement avec la bénédiction du Tout-Puissant.
Franck CANA
« Les bruits des couloirs » d'Henri Djombo, théâtre, éditions Langlois Cécile, 75 pages, 14 euros.
Source : Mito revista cultural n°25 d'octobre 2015.
Romancier et excellent dramaturge, l'auteur se saisit de la problématique de l'alternance du pouvoir en mettant en scène, à travers ce drame en cinq tableaux, un scénario inhabituel avec beaucoup d'intelligence. « Rassurez-nous, Majesté ! Dites que ce n'est pas vrai », supplie Guizo, oncle du roi et premier ministre du Royaume, en réponse au souverain. Au sein du conseil de famille et de celui des sages, c'est argument contre argument.
Ce coup monarchique aurait été facilement réalisable sans l'obstination de la famille royale, des diplomates, de la Communauté des Grandes Nations et, plus étonnant, du peuple à obvier la volonté du roi à quitter le trône. Le bilan de son règne était pourtant positif. Toutefois, ce souverain méritait de se retirer et de prendre du repos. La pauvreté avait reculé dans le royaume et le bien-être des kinangois s’était amélioré.
Le roi : « Au moment où m'accompagne encore la sagesse et me gouverne la lucidité, laissez-moi passer le témoin à quelqu'un d'autre. »
La tante du roi : « Dans nos coutumes, on ne connait pas d'ex-roi, car le pouvoir accompagne le souverain. »
Le roi : « Toute chose a une fin. »
La princesse Titie, sœur du roi : « Non, vous êtes un ange…»
Face à l'intransigeance du monarque et de la reine, la sœur et la fille du roi galvanisent la population à travers de violentes manifestations visant à obliger le roi à demeurer sur le trône. Des morts seront à déplorer, le roi changera donc de stratégie et souhaitera désormais transformer la royauté en république pour que tout fils digne du Kinango puisse avoir la possibilité de la diriger.
Il s'ensuivra une fin imprévisible... Ce souverain avait bel et bien terminé sa mission qui consistait à sortir le Kinango du sous-développement avec la bénédiction du Tout-Puissant.
Franck CANA
« Les bruits des couloirs » d'Henri Djombo, théâtre, éditions Langlois Cécile, 75 pages, 14 euros.
Source : Mito revista cultural n°25 d'octobre 2015.