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POINT DE VUE

Tchad: Idriss Deby S’en va!


Alwihda Info | Par Issa Abakar - 16 Janvier 2008


La Libye n’aurait pas du tout apprécié la légèreté et l’arrogance avec laquelle Adoum Younousmi et Mahamat Ismael Chaibo ont brillé lors des négociations avec les rebelles à Syrte.


Plus que  jamais, le départ d'Idriss Deby est imminent, programmé par ses propres erreurs conjuguées aux manquements de son entourages, mais aussi et surtout, programmé par ses prétendus amis en orient et en occident qui sont très agacés par sa versatilité face aux engagements qu'il prend. « Il doit partir votre type, car il ne comprend rien et nous prends pour des imbéciles qu'il peut rouler comme la farine » s'est exclamé récemment un chef d'Etat et non le moindre face à un interlocuteur déterminant. Idriss Deby a eu écho de cet entretien, comprend l'envergure de la menace, et sait qu'il doit tout faire pour rectifier cette image déshonorante.




En effet pour que les occidentaux, ainsi que certaines puissances régionales et quelques régimes orientaux qui ont soutenu aussi longtemps le régime, en arrivent à cette conclusion, beaucoup des choses se sont passés, mais les dernières sont déterminantes dans l'explication de cette nouvelle attitude. Si Deby et son Gouvernement admettent que l'heure est grave, comme l'expliquent si bien les ministres Hourmadji, Allami et le reste de l'équipe gouvernementale à travers le pays et le monde, ils se refusent cependant de déclaré haut et fort que la Libye et la France sont très mecontent du régime et ce qui se trame en ce moment à la frontière, risque d'être fatale pour N'djamena.




La Libye n'aurait pas du tout apprécié la légèreté et l'arrogance avec laquelle Adoum Younousmi et Mahamat Ismael Chaibo ont brillé lors des négociations avec les rebelles à Syrte. Aux dire de certains participants aux négociations et non les moindres, Younousmi et Chaibo avaient été trop hautains, méprisant, Alors que les Ministres Mahamat Nour, Okormi et le médiateur Abdramane Moussa étaient humbles, convaincant dans leurs désirs de paix et voulaient que la délégation gouvernementale fassent une proposition sincères et respectables. A N'djamena, certaines sources à la présidence affirment qu'au retour de la Libye, le Ministre Mahamat Nour a eu des échanges très dures avec le président sur l'attitude de Younousmi et de Chaibo qui ne crédibilisent pas le régime, attitudes qui est connue de tous les Tchadiens et dont les conséquences risquent d'être fâcheuse auprès des partenaires et amis du pays. Les sources diplomatiques Tchadiennes à Tripoli ne se cachent pas pour exprimer l'agacement des services avisées Libyens dans leurs politiques avec le régime de N'djamena. Puisque le président n'a pas daigné répondre aux préoccupations de son Ministre de la défense qui faisait partie de la délégation, on s'accorde à dire dans son propre entourage, que le comportement de Younousmi et Chaibo est dicté par le président Idriss Deby lui-même, et cette attitude conduira le pays vers une nouvelle guerre.




Autres faits qui explique le mécontentement de la Libye au régime de N'djamena est l'octroi de permis pétrolier aux frontières libyennes à l'Arabie Saoudite, ennemie idéologique de Kadhafi, mais aux dernières nouvelles, allié stratégique circonstanciel sur le dossier Tchadien. Le premier Ministre s'est efforcé lors d'un de ses déplacements organisé par le président Deby de justifié l'octroi de ce permis par une question de sécurité et un fait accompli de la part d'une des épouses (Hinda) du président en Arabie Saoudite devant lequel lui-même et son gouvernement sont embarrassés. Bien que pas convaincu par le Discours de Kassiré, la partie Libyenne aurait encaissé sans réagir. Quelques jours après, il se trouvait que les services de sécurité libyenne ont intercepté des communications et ont produits des supports audio des rencontres entre certains hommes de Deby et certains prétendus rebelles Toubous de la Libye. A ce moment, les Libyens ont commencé par s'en convaincre de la volonté souterraine de nuisance de Deby, surtout par sa manœuvre à torpiller la conférence sur la Darfour en Libye. Aussi, malgré la position libyenne refusant catégoriquement le déploiement des forces occidentales au Darfour, au Tchad et en Centrafrique, Deby s'obstine en donnant son accord et en facilitant sa mise en place rapide. Des sources occidentales et même africaines affirment que les sorties fracassantes du guide libyens a Paris, à Lisbonne et à Madrid sur son opposition au déploiement de troupes occidentales au Darfour, au Tchad et en Centrafrique, a eu pour effet la débâcle des différentes parties prenantes occidentales au projet d'une force de paix au Tchad. La réticence est grande et est perçue à N'djamena. Avec sa position actuelle de président de conseil de sécurité des nations unies, la Libye a toutes les cartes en main pour faire valoir sa solution de la crise du Darfour et celui du Tchad.




La seule et véritable arme de pression que le Régime de N'djamena disposait pour, en principe, peser sur l'opinion occidentale, était le maintient en prison, au Tchad, des membres de l'arche de Zoé. Croyant faire plaisir à Sarkozy et incité de ce fait l'occident à soutenir son régime, Deby, s'il manque des analystes stratégiques et politiques, doit s'attendre à l'effet absolument inverse. Car de tout temps, la France n'a jamais eu d'amis mais des intérêts ; et aujourd'hui, il doit être conscient qu'il n'a plus de moyen de pression sur la France. Quant à la grâce prochaine des prisonniers de l'arche de Zoé, si Idriss ne le fait pas maintenant, on est certains à Paris que le prochain régime à N'djamena le fera. Qui mieux que la Lybie, peut faire une meilleure offre à la France pour sceller le cas Deby ? Deby le sait et son entourage également. S'obstinera t-il à aggraver les casses dans son clan pour finir par vider les lieux ? Ou, optera t-il pour une solution limitant les dégâts en avouant sa défaite politique et militaire et en organisant une succession rapide et en douceur du pouvoir ? Deby et ses conseillers connaissent la formule acceptable par tous, y compris des politico-militaires. Le temps est court, très court, et on comprend l'agitation du régime et sa course pour les solutions réputées irréalisables d'avance.




Les occidentaux et surtout la Libye pardonneront difficilement à Deby le sort qu'il semble vouloir réserver à Mahamat Nour, cet ex chef rebelle qui, grâce à la médiation de Kadhafi, est rentré, et s'est illustré par des actions concrètes dans sa gestion du ministère de la défense. Mahamat Nour, pour la partie Libyenne, reste l'exemple, si non l'appât dans la stratégie du guide Libyen pour faire rentrer les autres opposants. Deby, selon son entourage, est conscient que s'il ya recrudescence de la guerre à l'Est, la responsabilité lui est imputable à cause de sa mauvaise Gestion de l'accord avec le FUC de Mahamat Nour. Sous estimant la capacité de riposte des hommes de Mahamat Nour, les sources dignes de fois, du coté gouvernementale et même du coté de la rébellion, confirment que les Hommes de l'ex FUC sortis de Goz Beida et Guereda ont combattu de façon déterminante à Abgouleme et Hadjer Marfaine aux cotés des rebelles de l'UFDD. Cette information cachée par le gouvernement et la rébellion après les derniers combats, inquiètent sérieusement le locataire du palais de N'djamena. Avec plus de 4000 hommes du coté de la rébellion (avec l'UFFD) et plus de 5000 hommes disséminés à N'djamena, Tissi, Moussoro, Faya, Fada et Kalait, Mahamat Nour et ses compagnons de l'ex FUC restent et demeurent les véritables arbitres des batailles prochaines, si non les clés de la victoire des deux camps (Gouvernement et rebelles).



Si Timan Erdimi est le plus craint par Deby, Mahamat Nourri est de loin le plus redouté par l'entourage du président. Tous les deux ont une ramification importante dans le régime ou à l'intérieur du pays,  que ca soit avec les hommes de Mahamat Nour, qu'avec les membres de leurs clans à tous les niveaux. Deby ne croit pas  à une réconciliation avec eux. Car les laissés rentrer au pays, c'est organiser son suicide de l'intérieur. Du Coté de la rébellion, Mahamat Nourri, Timan Erdimi et Abdelawahid Aboud ont reussi ce qu'on attendait d'eux à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Dans les capitales occidentales, Africaines et orientales on se réjoui une fois de plus et espère que cette unité militaire emportera désormais une unité politique des différentes tendances. La seule fausse note dans leur dispositif actuel est la présence inattendue d'Abderrahmane Koullamallah comme porte parole. Si Les rebelles sur le terrain ne connaissent pas Abdramane Koullamallah (A moins qu'il s'agisse d'une autre personne) et tous ce qu'il raconte sur le net et dans les chancelleries en faveur  de Deby, ils ont pris un très sérieux coup négatif en le désignant comme porte parole. Abdramane Koullamallah n'est plus à présenter ; tant il jouit d'une impopularité dans l'opinion. « Nous attendons de voir mieux sur cette désignation » disent certains partisans de la rébellion qui estiment le limogeage de ce dernier imminent. 

Pour ceux qui connaissent le régime, cette unité militaire de la rébellion est de loin son plus grand cauchemar. Tantôt on se rue vers la course à l'immobilier, comme pour préparer la fuite des barons du régime, tantôt c'est la recherche des armes sophistiquées et chimiques pour faire face à la rébellion, ou enfin c'est le moment de pister les personnalités prétendues proche de la rébellion pour dissuader les nombreux candidats au départ vers les bases de la rébellion. Contrairement au discours d'Idriss Deby mettant en exergue sa volonté de préserver les institutions républicaines, Tous sont convaincu que le président Idriss  ne dort pas pour préserver son pouvoir, celui de son clan. Tout le monde est mis à contribution pour le préserver de cette nouvelle unité de la rébellion. Les prières dans les églises et mosquées, les caravanes de sensibilisation des membres de gouvernement, les meetings dans les coins et recoins du pays, la consultation des grands Marabouts féticheurs du nord comme du Sud ; bref tous, tous ce qui illustrent que le régime se prépare au contraire pour la guerre, que le régime est finissant. 




Après les combats de Novembre et Décembre 2007, Idriss compris très vite qu'a l'allure au les choses se passent, il risque de perdre tous ses parents s'il faut conduire la guerre en comptant rien que sur sa famille, son clan ou son ethnie. Il est cependant connu que les deux poids deux mesures qu'il a instauré entre ses parents et les autres Tchadiens au sein de l'armée ne permettent pas aux autres de se sacrifier pour son régime. Les ralliements à la rébellion risquent d'être massifs au déclenchement des prochains combats. C'est pourquoi certaines unités suspectées partageant les convictions de la rébellion, sont systématiquement écartées des théâtres des opérations ; il s'agit principalement des hommes de l'ex FUC, les ralliés des  CDRT et ceux de la CNT.




Plus personne ne croit à la réconciliation, tous les cadres militaires et politiques des mouvements qui se sont réconciliés moisissent dans la misère entretenue pour les humilier. Les hommes du MDJT, les compagnons de Mahamat Nour, Ben Barka et Manoufi, les cadres du CDRT et bientôt les compagnons de Djinedi, tous sont oubliés par les hommes du régime. Tous sont renvoyés des hôtels ou ils étaient parqués, croupissent et comprennent de l'intérieur la réalité des mensonges, de l'arrogance et du mépris qu'engendrent des prétendus accords signés avec Idriss Deby. A dire vraie, même les médiateurs en sont humiliés et fatigués.




Les Tchadiens se demandent désormais, quelles peuvent être les raisons qui militent pour une lutte pacifique contre le régime de Deby ? Quelles sont les arguments, les preuves, les faits ou les raisons qu'on peut avancer pour justifier la réussite d'un accord de paix avec le régime d'Idriss ? Pourquoi ne doit-on pas croire que seules les armes restent efficaces pour faire partir Idriss et son Clan ? Comment explique –t- on le mutisme de la médiation Libyenne et celle de la communauté Internationale ?




Souleymane Ousmane Bachar

Melun – France

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