Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
TCHAD

Tchad : Prolifération des écoles privées non autorisées à N’Djamena


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 9 Mars 2021


Le phénomène des établissements scolaires clandestins, devenu récurrent, constitue une réelle menace pour le fonctionnement harmonieux des écoles publiques.


Dans la capitale tchadienne, les établissements scolaires privés poussent comme des champignons, et sont disséminés à travers toutes les communes. Aujourd’hui, cette prolifération constitue une sorte de menace pour les établissements publics, s’agissant de leur fonctionnement. Le constat est amer lorsqu’on sillonne les quartiers de la ville de N’Djamena, car tous sont remplis d’écoles privées. Généralement, certaines d'entre elles n'ont même pas une autorisation de fonctionner. Et de nos jours, l’on constate que les fonctionnaires de l’Etat préfèrent aller dispenser les cours dans les établissements privés.

Même s’il ne leur est pas interdit d’avoir des vacations dans le privé, ces derniers sont tenus de respecter le chronogramme scolaire en vigueur. Le manque de suivi des enseignants par les autorités compétentes conduit ces types d’enseignants à créer leurs propres écoles, pour avoir plus de revenus, ceci au détriment des écoles publiques. En créant son propre établissement, l’enseignant commence à prendre des distances vis-à-vis de son principal employeur qui est l’Etat. Ces fonctionnaires qui consacrent tout leur temps dans les écoles privées, laissent ainsi les élèves des écoles publiques dans un désarroi total. Dans cette situation, en cas de petit mécontentement envers le gouvernement, ces derniers étant les fondateurs des écoles privées, encouragent les syndicats à lancer des mots d’ordre de grève.

La ruée des enseignants du public vers le privé, réduit les écoles publiques à des bâtiments fantômes et à un foyer de dépravation des mœurs de élèves. Et ce qui choque davantage la population, c’est lorsqu’on arrive aux résultats de fin d’année. En effet, les élèves des établissements scolaires publics sont généralement les plus nombreux à être recalés aux examens officiels.

Mais les enseignants du public ne manquent pas de prendre l’assaut des banques, lorsqu’intervient le virement à la fin du mois. « Nous qualifions ce genre d’acte d’illicite, sinon comment comprendre qu’un enseignant qui met tout son temps à dispenser les cours dans l’école privée, vers la fin du mois, est le premier à être devant le guichet d’une banque pour réclamer son salaire ? », s’interroge un fonctionnaire. Dans cette situation, le taux d’échec dans les établissements publics devient préoccupant pour les responsables en charge de ce secteur.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)