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TCHAD

Tchad : production des données statistiques, la place des femmes statisticiennes est un enjeu national


Alwihda Info | Par Hibé Ouadjouli Evarist - 10 Décembre 2025



La désaffection des jeunes filles tchadiennes pour les sciences, et particulièrement pour les mathématiques, dans les lycées est un phénomène préoccupant.

Orientées majoritairement vers les séries littéraires, souvent perçues comme plus accessibles, elles se détournent d’un secteur pourtant crucial pour le développement du pays : la statistique. Cette tendance a un impact direct et chiffré. Au sein de la profession de statisticien au Tchad, les femmes représentent moins de 5% des effectifs.

Une sous-représentation frappante qui persiste malgré les bons résultats globaux des candidats tchadiens aux concours d’entrée des grandes écoles régionales de statistique et de démographie (basées au Cameroun, au Sénégal ou en Côte d’Ivoire). Le nombre de femmes lauréates y reste, en effet, insignifiant.

Pour inverser cette dynamique, des actions ciblées se préparent. Bou-Ah Ban-Orngué, directeur du management, de l'information et de l'informatique à l'INSEED (Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques), a annoncé que pour les concours d'entrée 2026 aux Écoles Régionales de Statistique, des campagnes de sensibilisation seront déployées dans toutes les provinces du Tchad dès janvier 2026.

L'objectif est clair : susciter des vocations, particulièrement parmi les jeunes filles. « Nous espérons obtenir un meilleur classement pour le Tchad en 2026 », a-t-il confié, soulignant l'impératif d'encourager les enfants, et surtout les filles, vers les mathématiques. Il rappelle l’intérêt d’institutions comme la Banque mondiale pour la promotion du genre dans ces filières. Un plaidoyer personnel accompagne ce plan d’action.

« Les statistiques, ce sont les mathématiques, ce n'est pas compliqué », lance-t-il aux jeunes filles, avant de rappeler une réalité interne édifiante : sur les 100 statisticiens travaillant à l'INSEED, il n'y a pas plus de cinq femmes.

La crédibilité des concours, dont la correction est assurée par la CAPESA (Centre d'Appui aux Écoles de Statistiques Africaines) à Paris, est un atout. Elle garantit une égalité de chances. Reste maintenant à convaincre les futures candidates de saisir cette opportunité, pour que la statistique tchadienne se construise aussi avec les femmes.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)