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TCHAD

Tchad : "un être normal ne crée pas de problème, il crée des solutions"


Alwihda Info | Par Ali Moussa - 2 Mai 2021


La plateforme "Le Tchad d'abord" lance la première des 10 conférences-débats permettant de créer ces cadres d'échanges dans les 10 arrondissements de la ville de N'Djamena.


"Quel Tchad construire pendant et après la transition ?" ; c'est le thème qui a fait l'objet d'une conférence-débat, organisée par la plate-forme "Le Tchad d'abord ", ce dimanche 2 mai à la bibliothèque nationale. Deux panelistes étaient autour de table, il s'agit de Dr. Ali Abdel-Rahmane Haggar et de Ngolsou Pierre, enseignant chercheur à l'École nationale d'Administration (ENA). Plusieurs personnes ont pris part à ce rendez-vous, notamment des responsables d'associations et organisations telles que Wakit Tama.

À l'ouverture de la conférence, le coordonnateur national de la plate-forme "Le Tchad d'abord ", Mahamat Saleh Moussa, a salué le choix du thème qui est directement en lien avec la situation que traverse le Tchad, après la tragique disparition du président Idriss Deby Itno et la mise en place du Conseil militaire de transition (CMT). Pour lui, l'heure ne saurait être à la division ou à la haine mais plutôt à l'apaisement et à la préservation de la paix.

Mahamat Saleh Moussa appelle les tchadiens à privilégier l'unité, la paix et le développement de soi pour consolider la cohésion entre les filles et fils du Tchad. Il se dit convaincu que la meilleure option reste le dialogue et les échanges à tous les niveaux.

Le premier paneliste Ngolsou Pierre a comparé la transition actuelle à celle de 1975. Pour lui, ces deux transitions ont une similitude. En 1976, lors du coup d'État, un Conseil militaire de transition a été mis sur pied et dirigé par quelques têtes de l'armée. Ce Conseil militaire a conduit le Tchad dans le chaos. De la même manière, aujourd'hui après le décès du Maréchal du Tchad, un CMT s'est précipitamment mis sur pied avec la nomination d'un Premier ministre de transition. Ngolsou Pierre doute de la certitude de la nomination du Premier ministre de la transition car il se pourrait qu'il vienne également avec un cachet secret comme celui de Hissein Habré en 1975 et amène encore le Tchad dans l'incertitude.

Dr. Ali Abdel-Rahmane Haggar estime qu'il faut que les tchadiens soient capables de s'écouter. Il rappelle que même Dieu le Tout Puissant, avant d'être un voyant, est audient. "Aucun pouvoir ne pourra faire du mal à aucun tchadien. Nous sommes dans la spéculation et spéculons de manière simple pour déboucher sur les bonnes solutions mais si nous spéculons négativement, le Tchad sera mauvais", affirme Dr. Ali Abdel-Rahmane Haggar.
"Pour que la transition soit bonne, il faut que chaque tchadien, à commencer par le président de la transition et le Premier ministre, sache définir ce qu'est la transition. Tout le monde parle de la transition mais très peu ont pris le soin de vérifier dans le dictionnaire c'est quoi la transition. Nous parlons des choses que nous ignorons parfaitement. La transition est une étape historique pour que les êtres humains choisissent leurs représentants pour déboucher sur quelque chose des plus constants".

Selon Dr. Ali Abdel-Rahmane Haggar, "il y a des tchadiens qui négligent les tchadiens, il n'y a pas un tchadien qui a le monopole de la raison et un autre qui le monopole de la déraison. Chacun doit contribuer à la paix. Un être normal ne crée pas de problème, il créé des solutions".

Parlant de la configuration du CMT, Dr. Ali Abdel-Rahmane Haggar souhaite sa continuité mais dans le sens de l'ouverture à tous les tchadiens. "Il serait intéressant de faire un geste qui apaise. (...) Le CMT doit écouter la population. Il ne faut pas traumatiser la position des tchadiens car tout le monde veut apporter sa contribution", dit-il.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)